Français tué en Egypte : la famille tente de relancer l'enquête française

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Par AFP
Publié le 24 octobre 2017 - 21:01
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La famille d'un enseignant français, battu à mort en 2013 dans un commissariat au Caire, réclame à la justice française de mener l'enquête sur place, deux ans et demi après une demande restée lettre morte, a-t-elle annoncé à l'AFP.

"La dernière demande de commission rogatoire internationale date de mars 2015 et rien n'a bougé, on n'a pas eu de suite", déplore Karine Lang.

Son frère, Eric Lang, qui résidait depuis une vingtaine d'années en Egypte, est décédé le 13 septembre 2013 à l'âge de 49 ans au commissariat de Qasr el-Nil. Il y était détenu depuis une semaine, malgré une décision de remise en liberté de la justice égyptienne prise au lendemain de son arrestation.

La thèse, avancée par la police, d'une procédure d'expulsion en cours qui aurait justifié ce maintien en détention n'a pas été démontrée, selon une source proche du dossier.

Six codétenus d'Eric Lang ont été condamnés en 2016 en Egypte à sept ans de prison pour "coups ayant entraîné la mort", mais la responsabilité des forces de l'ordre n'a pas été examinée. Pourtant, un policier aurait encouragé les détenus à frapper Eric Lang, qui aurait ensuite été déplacé, agonisant, dans une autre cellule, selon des éléments de la procédure égyptienne dont l'AFP a eu connaissance.

L'enquête, ouverte en France peu après les faits, avait ainsi été élargie en 2014 aux faits de "non-assistance à personne en danger" et "atteinte arbitraire à la liberté par une personne exerçant une fonction publique".

En mars 2015, la famille avait demandé à la juge d'instruction nantaise d'ordonner une commission rogatoire internationale pour permettre notamment l'audition sur place des policiers et des codétenus. Demande restée sans réponse et réitérée début octobre par leur avocat parisien, Me Raphaël Kempf.

La famille réclame également à nouveau la transmission par le Quai d'Orsay des communications de l'ambassade de France au Caire à l'époque. Seule une sélection de pièces est parvenue à la juge en mai dernier, selon la source proche du dossier.

Selon son interrogatoire au commissariat, Eric Lang avait été arrêté le 6 septembre dans la rue parce qu'il n'avait pas ses papiers et ne respectait pas le couvre-feu.

L'Egypte connaissait alors de graves violences après la destitution par l'armée deux mois plus tôt du président élu démocratiquement, l'islamiste Mohamed Morsi.

"Il faut se bouger, il faut aller enquêter sur place, poser les questions aux bonnes personnes, et en premier lieu à la personne qui a décidé de réenfermer Éric alors qu'il était libre", exhorte Karine Lang, partie civile avec sa mère.

Elles ont déposé plainte en Egypte contre deux commissaires de police et le ministre de l'Intérieur pour "séquestration" et "non-assistance à personne en danger", sans résultat pour l'heure malgré une intervention de l'ancien président de la République François Hollande.

Karine Lang espère que son successeur, Emmanuel Macron, qui reçoit jusqu'à mercredi son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, "va faire comme François Hollande et parler d'Eric plutôt que de négocier des Rafale".

Début 2016, la mort de Giulio Regeni, un étudiant italien enlevé et torturé, avait provoqué une querelle diplomatique entre Rome et Le Caire. Les soupçons s'étaient ouvertement portés sur les services de sécurité, régulièrement accusés par les organisations de défense des droits de l'homme de torturer et tuer des détenus.

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