Gard : 30 ans de réclusion requis contre le compagnon de Ninon, frappée à mort à 20 ans

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Par Boris de la Cruz - Nîmes (AFP)
Publié le 07 février 2020 - 16:22
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Ninon, 20 ans, avait été tuée par une "avalanche de coups" de son compagnon, au terme d'une nuit d'agonie, en novembre 2016: la cour d'assises de Nîmes a requis 30 ans de réclusion avec une période de
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© LOIC VENANCE / AFP/Archives
Ninon, 20 ans, avait été tuée par une "avalanche de coups" de son compagnon, au terme d'une nuit d'agonie, en novembre 2016: la cour d'assises de Nîmes a requis 30 ans de réclusion
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Ninon, 20 ans, avait été tuée par une "avalanche de coups" de son compagnon, au terme d'une nuit d'agonie, en novembre 2016: la cour d'assises de Nîmes a requis vendredi 30 ans de réclusion avec une période de sûreté de 20 ans contre son bourreau.

Depuis mercredi, Abdessadek Boumajane, 27 ans, sans emploi, condamné quatre fois pour des affaires de stupéfiants, est jugé pour "meurtre par conjoint" dans la nuit du 19 au 20 novembre 2016 dans l'appartement loué par l'étudiante en droit dans le centre de Nîmes. Il reconnaît les violences mais pas l’intention homicide.

"C’est parce que Ninon s’éloigne de lui que tout cela lui est insupportable... Il entend dominer, il ne supporte pas d’être quitté et il élimine l’autre. On est dans un contexte d’acharnement, d’avalanche de coups", a souligné l'avocate générale Pascale Palau.

Originaires de la Drôme, la victime et l'accusé se connaissaient depuis plusieurs années et vivaient ensemble depuis deux mois à Nîmes, où l'étudiante espérait "l'éloigner de ses mauvaises fréquentations" liées à la vente de stupéfiants, a expliqué à la barre une amie d'enfance de Ninon. "Son plus beau rêve était de s’installer avec lui. Elle savait qu’il était impulsif, mais elle pensait le changer".

L'avocate générale évoque au sujet de cette relation un "contexte de violences conjugales...du début à la fin". Quinze jours avant le drame, ses amies de la faculté constatent que Ninon a un coquard à l'oeil. Elle reste une semaine absente puis revient avec les deux yeux tuméfiés le 18 novembre, la veille de sa mort.

- "une femme se fait fracasser" -

Dans la nuit du 19 au 20 novembre 2016, des voisins alertent la police vers minuit trente: "une femme se fait fracasser", dit l'un d'entre eux au centre opérationnel. Mais lorsque les policiers arrivent sur place, le tapage a cessé et le lieu des violences ne peut être déterminé.

Plusieurs heures plus tard, le compagnon appelle les secours avant de quitter l'appartement: sur place, policiers et pompiers découvrent "le corps d’une femme le visage tuméfié et les yeux exorbités" dira un enquêteur. L'équipe médicale ne parviendra pas à ramener Ninon à la vie.

"Il y avait du sang partout, des scènes de violence dans chaque pièce de cet appartement, a raconté le directeur d’enquête de la police judiciaire, qui parle "d'un des meurtres les plus marquants" de ses 35 ans de carrière.

Ninon "est morte d'une longue agonie entre minuit et 2h du matin cette nuit-là", a certifié le légiste Mounir Benslima. "Elle est décédée d'une hémorragie méningée, elle était sauvable si les secours étaient arrivés avant", a-t-il ajouté.

"Il l’a laissée agoniser, puis il l’a abandonnée dans l’appartement", a souligné Me Isabelle Mimran, avocate de la famille de la victime parlant d'une jeune femme "martyrisée" des pieds à la tête.

Arrêté le 20 novembre au matin alors qu'il errait dans les rues de Nîmes, le compagnon de Ninon a livré peu d'explication au cours du procès. "Ce soir-là, j'ai acheté de la cocaïne et du whisky. Elle ne me répondait pas. On s'est souvent disputés mais je ne voulais pas la tuer", a-t-il affirmé.

Le verdict est attendu dans la soirée.

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