Grand oral de Macron devant la Convention citoyenne sur le climat

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Par Amélie BOTTOLLIER-DEPOIS, Jérôme RIVET - Paris (AFP)
Publié le 10 janvier 2020 - 05:00
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Emmanuel Macron, le 7 janvier 2019 à l'Elysée
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© Ludovic Marin / AFP
Emmanuel Macron, le 7 janvier 2019 à l'Elysée
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Emmanuel Macron rencontre vendredi, pour la première fois, les 150 Français de la Convention citoyenne sur le climat (CCC), qui veulent savoir ce qu'il fera de leurs futures propositions pour lutter contre le réchauffement.

Ce rendez-vous se tient à la demande des membres de la CCC qui veulent interroger le chef de l'Etat alors qu'ils planchent depuis quatre mois sur les moyens de "réduire les émissions de gaz à effet de serre d'au moins 40% d'ici à 2030 par rapport à 1990".

Attendu à 18H30 dans l'hémicycle du Cese (Conseil économique, social et environnemental), le président prononcera quelques mots d'introduction avant "de répondre à des questions et de dialoguer librement avec l'ensemble de la Convention", ont indiqué les organisateurs.

"L'objectif est d'échanger", souligne l'entourage du président, "pas d'influencer les travaux de la Convention".

Car il en va de la crédibilité de cet exercice inédit de démocratie participative en France, qu'Emmanuel Macron a lancé au printemps dernier en réponse au "grand débat national" né de la crise des "gilets jaunes" et du rejet de la hausse de la taxe carbone.

Comme d'autres membres de la CCC, Pierre Fraimbault, aide-soignant de 49 ans, "attend du président qu'il rappelle bien les engagements qu'il a pris sur le fait que toutes nos propositions seraient accueillies sans filtre et qu'il ait le courage politique de valider ce qu'on proposera".

Le 25 avril 2019, Emmanuel Macron avait en effet déclaré: "Ce qui sortira de cette Convention, je m'y engage, sera soumis sans filtre soit au vote du parlement, soit à référendum, soit à application réglementaire directe".

- "La petite musique de la majorité" -

Vendredi, la ministre de la Transition écologique et solidaire Elisabeth Borne a renouvelé l'engagement du président sur cette "reprise sans filtre". Le délégué général du mouvement présidentiel LREM, Stanislas Guerini a évoqué le recours à un référendum pour valider certaines propositions.

Incrédule sur ces engagements, le chef de file d'EELV Yannick Jadot a dit son inquiétude sur "la petite musique de la majorité En marche" qui laisse entendre que "ces citoyens, comme ils sont en avance sur le gouvernement, seraient manipulés par les écologistes ou qu'il n'y aurait que des écologistes dans cette conférence de citoyens, pour les disqualifier".

Il a souhaité que le président Macron soit bien "à l'écoute" des propositions de la Convention et que celles-ci fassent l'objet d'un "suivi".

Depuis octobre, les membres de la CCC se sont réunis à trois reprises pour examiner, en auditionnant des experts, sur cinq thèmes: se déplacer, se loger, se nourrir, produire et travailler et consommer. Certains planchent aussi sur des questions transversales comme le financement ou l'opportunité d'une révision de la Constitution.

La session de ce week-end doit être consacrée à examiner les premières propositions avec l'objectif de les finaliser pour le début du mois d'avril.

En présentant ses voeux aux Français le 31 décembre, Emmanuel Macron a indiqué qu'il lui reviendrait d'"affirmer au printemps des choix nouveaux et forts" pour "réduire nos émissions de gaz à effet de serre et lutter contre le réchauffement climatique mais aussi pour œuvrer en faveur de la biodiversité".

D'ores et déjà, certains élus de la majorité expriment leurs craintes que certaines propositions de la Convention ne soient trop radicales ou coûteuses.

De leurs côtés, les ONG de défense de l'Environnement, membres du Réseau Action Climat (RAC), ont dénoncé vendredi le "grand écart" entre les "petits pas" du gouvernement pour le climat et les discours d'Emmanuel Macron". "Les mauvais résultats" enregistrés "au niveau national mettent en péril sa crédibilité et celle de la France", ont-ils regretté.

Conscient de sa difficulté à convaincre l'opinion de sa "conversion" environnementale, le chef de l'Etat a affirmé, dans ses voeux, la volonté de faire de 2020 "l'année où un nouveau modèle écologique doit se déployer". "Nous devons accélérer à toutes les échelles: locale, nationale, européenne et internationale", a ajouté Emmanuel Macron, qui accueillera à Marseille en juin le Congrès mondial de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

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