Le sous-marin nucléaire Perle, en chantier à Toulon, touché par un incendie

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Par AFP - Marseille
Publié le 12 juin 2020 - 19:15
Mis à jour le 13 juin 2020 - 09:08
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Le SNA "La Perle" amarré à couple de la frégate "Le Suffren", à Toulon le 29 novembre 1997
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© FETHI BELAID / AFP/Archives
Le SNA "La Perle" amarré à couple de la frégate "Le Suffren", à Toulon le 29 novembre 1997
© FETHI BELAID / AFP/Archives

Le feu qui s'est déclaré vendredi à 10H35 à l'avant de l'un des six sous-marins nucléaires d'attaque de l'armée française, "Perle", en révision à la base navale de Toulon, a été maîtrisé dans la soirée.

Après l'intervention de quelque 150 personnes, dont une centaine de pompiers ainsi que des sous-mariniers, "le feu est maîtrisé", a annoncé la préfecture maritime de la Méditerranée.

Les "compartiments de propulsion n'ont pas été touchés", précise-t-elle, mais la recherche "d'autres foyers" éventuels continue cependant.

"Le sous-marin n'était pas en mer mais en cale sèche pour un arrêt technique. Aucun blessé n'est à déplorer. Aucun combustible nucléaire, aucune arme (missile, torpille, munitions) n'étaient à bord", a précisé sur Twitter la ministre des Armées Florence Parly, qui a prévu de se rendre sur place samedi.

Le feu a pris pour une raison indéterminée à ce stade dans les "parties inférieures" à l'avant du sous-marin, dans une zone "difficile d'accès", a détaillé un représentant de Naval Group, qualifiant l'incident de "sérieux".

Une quarantaine de personnes, principalement du maître d'œuvre industriel Naval Group, travaillaient à bord quand le sinistre s'est déclenché, et ont été évacuées.

Le sous-marin était entré au bassin en janvier pour un chantier de rénovation et de modernisation qui devait durer 18 mois. Cet IPER (indisponibilité période pour entretien et réparations) doit le rendre opérationnel jusqu'à la fin des années 2020.

Préoccupation d'habitants

"Comme on était au début du chantier, le bateau était quasiment désossé, vidé de ses équipements", comme le combustible nucléaire, les armes et une partie de ses équipements informatiques, a poursuivi le représentant de Naval Group. Le chantier, suspendu pendant les deux mois de confinement, avait repris mi-mai en tenant compte de nouvelles mesures sanitaires.

Perle est le dernier des six SNA français de type Rubis à être entré en service (1993). Capable de plonger à plus de 300 mètres, la mission de ses 70 hommes d'équipage est de traquer les bâtiments ennemis, d'escorter le porte-avions, d'effectuer des missions de renseignement à proximité des côtes ennemies ou encore de déployer des forces spéciales.

Les sous-marins de la classe Rubis doivent être remplacés au fur et à mesure par ceux de la nouvelle classe Barracuda, dont le premier exemplaire, le Suffren, a débuté fin avril ses essais en mer. La France compte dix sous-marins à propulsion nucléaire: 4 sous-marins lanceurs d'engins (SNLE) des missiles nucléaires et 6 sous-marins d'attaque (SNA).

Dans la journée, le maire (PS) de La Seyne-sur-Mer et vice-président de la métropole toulonnaise Marc Vuillemot avait fait part de la préoccupation de ses concitoyens exposés aux fumées de l'incendie.

A ce titre, le préfet du Var a annoncé avoir fait procéder à trois évaluations de "l'impact du feu et du risque de toxicité" des fumées aux abords d'écoles voisines de la base navale dont les élèves ont été brièvement "mis à l'abri". Ces études ont "conclu à l'absence de pollution significative de l'air", a-t-il précisé.

De son côté, la Commission de recherche et d'information indépendante sur la radioactivité (Criirad) en a appelé à la "vigilance" des autorités.

"Aucune anomalie par rapport au niveau de radiation naturel" n'a été relevée entre 14H30 et 17H sur des balises de mesures de radioactivité installées sur trois sites des environs, a précisé l'association spécialisée dans la surveillance de la radioactivité. Mais "l'absence de combustible (à bord) ne signifie pas qu'il n'y a pas de radioactivité", a estimé auprès de l'AFP Bruno Chareyron, directeur du laboratoire de la CRIIRAD.

Il a par ailleurs constaté à cette occasion "des oscillations de la radioactivité" sur une balise de mesure de la Seyne-sur-Mer, "troublantes" mais antérieures à l'incendie, dès les jours précédents. Ce phénomène "peut avoir plusieurs explications mais pose question", a-t-il ajouté.

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