"J'ai l'impression d'être un mort vivant" affirme Matzneff

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Par AFP - Paris
Publié le 11 février 2020 - 14:48
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Gabriel Matzneff le 10 avril 2014 à Paris
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© Jacques DEMARTHON / AFP/Archives
Gabriel Matzneff le 10 avril 2014 à Paris
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"J'ai l'impression d'être un mort vivant, un mort marchant, marchant le long du front de mer", affirme l'écrivain Gabriel Matzneff, sous le coup d'une enquête pour viols sur mineur, dans un entretien publié mardi sur le site du New York Times.

L'écrivain a été interrogé par le journal américain sur la Riviera italienne où il s'est réfugié depuis que l'affaire a éclaté.

L'article est publié alors que le procureur de Paris Rémy Heitz a annoncé qu'un "appel à témoins" serait lancé ce mardi pour retrouver des "victimes" dans le cadre de l'enquête ouverte pour viols sur mineur de moins de 15 ans le visant.

Le quotidien rappelle qu'avant sa mise à l'index, l'écrivain, âgé de 83 ans, avait été reçu à l’Élysée en 1984 par le président François Mitterrand, qu'il avait fréquenté Jean-Marie Le Pen ou encore qu'il avait bénéficié "des largesses" d'Yves Saint Laurent et de son compagnon Pierre Bergé. Le titre de l'article du New York Times est "un écrivain pédophile - et l'élite française - sur le banc des accusés".

"M. Matzneff n’a pas l’habitude de se cacher. Longtemps il a été célébré parce qu’il ne cachait rien, justement, ni sa chasse aux jeunes filles devant les collèges parisiens, ni ses rapports sexuels avec des garçons de huit ans aux Philippines", écrit le journal.

Interrogé par le journaliste du New York Times, Matzneff affirme se sentir "très, très seul". Il s'emporte contre ceux qui veulent le juger. "Qui sont-ils pour juger leurs semblables? Ces associations pour la vertu, comment couchent-elles, qu’est-ce qu’elles font au lit et avec qui couchent-elles, quels sont leurs désirs secrets et refoulés?", demande l'écrivain.

Il raconte avoir des insomnies, ne plus écrire. "Je suis trop malheureux", se plaint-il.

Une enquête avait été ouverte par le parquet le 3 janvier au lendemain de la parution du roman autobiographique "Le Consentement" dans lequel l'éditrice Vanessa Springora dénonçait sa relation sous emprise avec l'écrivain Gabriel Matzneff quand elle était mineure, dans les années 80.

Vanessa Springora a été la première à témoigner parmi les adolescentes séduites par Gabriel Matzneff, dont le comportement, décrit dans ses propres livres, a longtemps été toléré dans le monde littéraire parisien. En 2013, il avait obtenu le prix Renaudot essai.

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