La crise du coronavirus, "une tornade" pour la profession d'avocat

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Par AFP - Paris
Publié le 21 avril 2020 - 15:52
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Christiane Feral-Schuhl le 19 septembre 2016 à Paris
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© JACQUES DEMARTHON / AFP/Archives
Christiane Feral-Schuhl le 19 septembre 2016 à Paris
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La crise du coronavirus fait l'effet d'"une tornade" dans la profession d'avocat, s'alarme le Conseil national des barreaux (CNB) qui a rendu publique mardi une enquête selon laquelle plus d'un quart des "robes noires" pensent à changer de métier.

"Une tornade est en train de passer", a déclaré lors d'une conférence de presse Christiane Féral-Schuhl, la présidente du CNB qui représente les 70.000 avocats de France. "Notre profession connait une situation de crise depuis trois mois. Cette crise va s'inscrire dans la durée et certainement que le plus difficile est devant nous".

Elle demande "un plan de sauvegarde pour les cabinets d'avocat".

Le confinement, marqué par un arrêt quasi-total des tribunaux depuis la mi-mars, a succédé à une grève massive de près de deux mois des avocats contre la réforme des retraites.

Mme Féral-Schuhl a parlé de "l'état de sidération" des avocats qui "se préparent à une longue séquence de secousses".

Selon une enquête réalisée par le CNB du 8 au 12 avril, à laquelle ont répondu plus de 10.000 avocats, 41% ont été contraints d'arrêter totalement l'activité de leur cabinet après trois semaines de confinement. "Aujourd'hui, nous serions sans doute à plus de 50%", a estimé Jean-Michel Calvar, président de l'Observatoire du CNB.

"Demain, le chiffre d'affaires va être proche de zéro" pour de nombreux avocats, a-t-il expliqué. De plus, "77% des avocats nous ont annoncé qu'ils renonceraient à leur rémunération pour essayer de sauver leur cabinet".

Près de la moitié des avocats qui ont répondu à l'enquête se disent "contraints de recourir à des prêts bancaires". Plus de 60% ont sollicité le fonds de solidarité du gouvernement, afin de toucher 1.500 euros.

Parmi les résultats marquants de l'enquête: 28% des avocats "ont dit qu'ils entendaient changer de métier", "6% pensent prendre une retraite anticipée" et "5% ont décidé de fermer définitivement leur cabinet".

Pour Christiane Féral-Schul, "la réponse de l'Etat est insuffisante, inadaptée à notre profession". La grande majorité des avocats ayant un statut libéral, ils n'ont "pas la protection sociale du salarié et la protection de l'emploi". Ils n'ont pas accès par exemple au chômage partiel.

"Nous demandons que les avocats soient désignés comme des acteurs essentiels (...) parce que l'accès à la justice doit être une priorité", a déclaré la présidente du CNB. Et d'ajouter: "Alors que la crise économique et sociale est déjà une réalité, notre pays ne peut certainement pas se payer le luxe d'une crise démocratique".

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