Le meurtrier présumé de Razia à Besançon arrêté à l'aéroport d'Athènes

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Par Hervé ASQUIN - Strasbourg (AFP)
Publié le 03 novembre 2018 - 11:41
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Le meurtrier présumé et mari de Razia, Afghane de 34 ans poignardée à mort en pleine rue à Besançon, a été arrêté vendredi à l'aéroport d'Athènes, trois jours après ce drame qui a suscité une vive émotion.

Rafid A., 38 ans, considéré comme le suspect numéro 1 de ce meurtre, a été arrêté vers 17H30 par les policiers grecs à l'aéroport d’Athènes "en exécution d'un mandat d'arrêt européen diffusé vendredi après-midi", a indiqué à l'AFP le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux.

Il fait désormais l'objet d'une procédure d'extradition vers la France.

"La rapidité avec laquelle l'auteur a été identifié puis interpellé est exceptionnelle", s'est félicité le procureur qui tiendra une conférence de presse, aux côtés du responsable départemental de la police, lundi à 15H00 au tribunal de grande instance de Besançon.

Le parquet avait lancé mercredi un appel à témoins pour retrouver cet Afghan de 38 ans après son identification sur les images de caméras de vidéosurveillance.

"L'exploitation d'une caméra de la ville de Besançon a permis de mettre en évidence la présence d'un individu qui suivait la victime (...). L'exploitation plus fine de l'ensemble des moyens de vidéoprotection a confirmé qu'il s'agissait de son mari", avait expliqué mercredi M. Manteaux.

Son arrestation est survenue alors que 400 personnes s'étaient rassemblées vendredi en début de soirée dans le centre-ville de Besançon pour un hommage à la victime, à l'initiative de l'association Solidarité Femmes.

Sur le pavé de la place, quelqu'un avait déposé la silhouette blanche d'un corps, entourée de bougies, avec un petit bouquet d'oeillets rouges et cette épitaphe: Razia, 34 ans, 3 enfants, assassinée le 30 octobre 2018.

Logée depuis un an dans un appartement de cette association, qui accompagne les femmes victimes de violences conjugales, Razia a été tuée de plusieurs coups de couteau au torse et au cou en revenant de ses courses.

- "Plus jamais ça" -

"Pourquoi Razia n'a-t-elle pas été entendue ?", "Violences conjugales, ce n'est pas un crime passionnel", ont écrit les manifestants sur des pancartes.

"Plus jamais ça", ont-ils aussi scandé dans la nuit, la voix étranglée, certains en larmes avant qu'hommes et femmes entonnent l'Hymne du Mouvement de libération des femmes (MLF).

Les coups portés à Razia ont entraîné sa mort par rupture de l’aorte, selon une source judiciaire.

Elle laisse trois enfants de 9, 12 et 16 ans, les deux plus jeunes faisant désormais l'objet d’un placement provisoire décidé par la justice.

Razia avait déposé sept plaintes contre son mari, trois à Marseille puis quatre à Besançon pour violences volontaires sur conjoint, violences aggravées et menaces de mort réitérées, selon l'association.

Après avoir demandé le divorce, elle avait obtenu en juillet une ordonnance de protection délivrée par un juge des affaires familiales, interdisant à son mari de l'approcher. Mais celui-ci est donc parvenu à retrouver sa trace et à la rejoindre.

"Les enfants l'ont aperçu lors d'un trajet en bus et ils l'ont signalé à Razia. Ils étaient terrorisés et ne sont pas allés à l'école pendant 3 mois, de peur d'un rapt", selon Christine Perrot, présidente de Solidarité Femme.

"Le passage de Razia dans notre association nous aura marqué à jamais par sa force, sa détermination, son courage, son sourire, son enthousiasme, sa volonté farouche de sauver sa vie et celle de ses enfants", a-t-elle souligné vendredi soir lors du rassemblement.

En 2016, 123 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-compagnon en France, soit environ une tous les trois jours.

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