Les enfants victimes de violences sexuelles ont en moyenne 10 ans

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Par AFP - Paris
Publié le 07 octobre 2019 - 21:33
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Les enfants subissant des violences sexuelles ont en moyenne 10 ans et, dans plus d'un cas sur cinq il s'agit de viols
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© Martin BUREAU / AFP
Les enfants subissant des violences sexuelles ont en moyenne 10 ans et, dans plus d'un cas sur cinq il s'agit de viols
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Les enfants qui ont subi des violences sexuelles ont en moyenne 10 ans et, dans plus d'un cas sur cinq il s'agit de viols, révèle lundi une enquête Ipsos pour l'association Mémoire Traumatique et victimologie.

D'après ce sondage, réalisé sur 502 répondants assurant avoir subi des viols et/ou agressions sexuelles dans l'enfance, 47% des victimes ont moins de 10 ans au moment des premières violences. Dans 44% des cas, il s'agit d'un inceste, les faits ayant été commis par un membre de la famille proche ou élargie.

Chaque année, selon les chiffres des enquêtes de victimation, on estime que 130.000 jeunes filles et 35.000 jeunes garçons subissent des viols et tentatives de viol.

Parmi les répondants de ce sondage interrogés sur internet au mois de septembre, 83% étaient des femmes et 17% des hommes. 22% déclarent avoir subi des viols dans l'enfance, 89% des attouchements et 12% du harcèlement sexuel (plusieurs réponses possibles).

En grande majorité, leur agresseur était un homme (90%), de 30 ans en moyenne.

"Les violences sexuelles touchent les enfants les plus vulnérables, très jeunes et en situation de handicap", a déclaré lors d'une conférence de presse la psychiatre Muriel Salmona, présidente de l'association Mémoire traumatique et victimologie, se voulant "une porte-voix pour faire changer les politiques publiques".

"Les victimes parlent mais ne sont pas protégées pour autant", a estimé Mme Salmona.

Ainsi, 69% disent avoir parlé, mais tardivement, en moyenne plus de 12 ans après les faits (14 ans après pour un viol).

Après la libération de la parole, seules 8% des victimes ont été protégées et 12% ont vu leur témoignage faire l'objet d'un signalement. En revanche, pour 17%, leur témoignage a été mis en doute et, pour 13%, on a conseillé de garder le silence.

Parmi ceux qui n'ont pas parlé, 1 sur 5 s'estime "sous l'influence de son agresseur". D'ailleurs, 25% des personnes interrogées disent le "croiser encore aujourd'hui".

Les conséquences des violences peuvent être lourdes: près d'une victime sur deux a fait une tentative de suicide, 52% souffrent de troubles alimentaires et 36% de conduites addictives.

Selon ce sondage, 4 victimes sur 10 (39%) a en outre connu des épisodes d'amnésie suite aux violences.

Ces chiffres confirment "une nouvelle fois la réalité dramatique des violences faites aux enfants dans notre pays", a réagi dans un communiqué le secrétaire d'État Adrien Taquet, précisant qu'un plan de lutte contre les violences serait présenté en novembre.

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