L'heure de la rentrée pour 94 primo-romanciers

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Par Alain JEAN-ROBERT - Paris (AFP)
Publié le 16 août 2018 - 09:33
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Dans une librairie à Brest, le 5 septembre 2017
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La rentrée littéraire qui débute jeudi est une occasion unique de découvrir de nouvelles plumes et particulièrement cette année avec 94 premiers romans d'auteurs âgés de 24 à 86 an
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La rentrée littéraire qui débute jeudi est une occasion unique de découvrir de nouvelles plumes et particulièrement cette année avec 94 premiers romans d'auteurs âgés de 24 à 86 ans.

Selon le décompte du magazine spécialisé Livres Hebdo, il n'y a jamais eu autant de premiers romans français publiés depuis 2007.

- Au nom du frère et du père -

Certains primo-romanciers ne sont pas des inconnus. C'est le cas notamment de la critique littéraire Olivia de Lamberterie, qui dresse un déchirant portrait de son frère disparu dans "Avec toutes mes sympathies" (Stock), ou du comédien Philippe Torreton qui, après plusieurs récits et essais dont le best-seller "Mémé" (L'Iconoclaste, 2014), publie son premier roman, "Jacques à la guerre" (Plon), librement inspiré de la vie de son père.

Parmi les auteurs qui ne sont pas des débutants figure également Jean-Luc Barré, historien (auteur notamment d'une biographie de Mauriac) et éditeur (il est directeur de la collection Bouquins chez Robert Laffont). Il publie "Pervers" (Grasset), premier roman troublant autour de la personne d'un écrivain, monstre d'égoïsme et de perversité.

C'est aussi le cas de Colas Gutman (connu pour sa série pour enfants "Chien pourri"), avec "Le complexe d'Hoffman" (L'Olivier).

- La puissance du verbe -

Auteur sans antécédents, Anton Beraber signe avec "La grande idée" (Gallimard), un des meilleurs romans de la rentrée. Ce formidable récit d'aventures, sur les traces d'un mystérieux personnage (traître ou héros?), est porté par un style flamboyant.

Également maîtrisé de bout en bout, enchaînant les mouvements comme dans une partition musicale, le seul roman publié par les Éditions de Minuit pour cette rentrée, "Ça raconte Sarah", de Pauline Delabroy-Allard, est étourdissant, autour d'une passion amoureuse dévorante entre deux femmes.

Estelle-Sarah Bulle s'intéresse à l'exil des Guadeloupéens vers la métropole dans "Là où les chiens aboient par la queue" (Liana Levi), un récit porté par une langue enchanteresse.

La maîtrise absolue de la langue, de l'argot au français soutenu, frappe à la lecture de "Prisons" (L'Antilope) de Ludovic-Hermann Wanda, écrivain d'origine camerounaise passé par la case prison avant de s'en libérer grâce à la puissance du verbe.

- L'esprit vif -

Inès Bayard signe, quant à elle, un premier roman terrible sur les conséquences d'un viol dans "Le malheur du bas" (Albin Michel) qui se lit une boule d'angoisse au ventre.

Le ton est assurément plus léger avec "Anatomie de l'amant de ma femme" (L'Arbre vengeur) de Raphaël Rupert qui s'intéresse avec humour au brûlant sujet de la création littéraire.

D'origine marocaine et vivant à New York, Meryem Alaoui a écrit un roman décapant. "La vérité sort de la bouche du cheval" (Gallimard) raconte avec une rare verve, dans une langue où se mêlent le français et l'arabe, l'histoire d'une prostituée de Casablanca au fort caractère et à l'esprit vif.

Avec "Presque une nuit d'été" (Rivages), Thi Thu, dont le vietnamien est la langue maternelle et qui est diplômée du master de création littéraire de l'université du Havre, a écrit un récit sensible et poétique, en dressant le portrait de quelques inconnus pris dans l'objectif d'une photographe.

- Déjà en lice pour les prix -

La Belge Adeline Dieudonné signe "La vraie vie" (L'Iconoclaste), superbe roman, à la fois drôle et violent, autour de la figure d'une adolescente surdouée, coincée entre un père chasseur de gros gibier et misogyne, une mère craintive et soumise, et un jeune frère mutique qu'elle aimerait ramener à la vie.

Ce livre est déjà en lice pour de nombreux prix, dont le prix du roman Fnac, le prix Envoyé par La Poste et le Prix Stanislas, qui récompense le "meilleur premier roman de la rentrée".

En lice également pour le prix Stanislas, qui sera décerné à Nancy le 8 septembre, le doyen de cette rentrée, Dov Hoenig, 86 ans, publie "Rue du triomphe" (Robert Laffont).

Le livre s'inspire largement de la jeunesse tumultueuse de l'auteur, né en Roumanie et parti pour la Palestine dès la fin de la guerre, avant de rejoindre Paris au milieu des années 1960.

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