Lycéens de Mantes-la-Jolie interpellés : un avocat demande la nomination d'un juge d'instruction

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Par AFP - Paris
Publié le 13 mai 2019 - 15:43
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L'avocat Arié Alimi répond aux journalistes devant l'IGPN à Paris, le 13 mai 2019
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© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
L'avocat Arié Alimi répond aux journalistes devant l'IGPN, le 13 mai 2019
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L'avocat de plusieurs lycéens interpellés début décembre à Mantes-la-Jolie a réclamé lundi la nomination d'un juge d'instruction et l'audition des 151 jeunes par les enquêteurs de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN).

Deux lycéens devaient être entendus lundi par la police des polices dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte par le parquet de Nanterre. Une dizaine de personnes s'étaient donné rendez-vous devant les locaux de l'IGPN pour les soutenir.

Le 6 décembre, 151 jeunes de 12 à 21 ans avaient été interpellés après des incidents en marge d'une manifestation dans le cadre d'une mobilisation nationale des lycéens, et forcés de se tenir à genoux mains sur la tête pendant plusieurs heures.

La vidéo de leur arrestation avait provoqué un tollé.

"On attend que la vérité soit faite", a affirmé l'avocat Arié Alimi, qui représente une vingtaine de lycéens ayant déposé plainte pour violences policières. Il a qualifié les méthodes de la police ce jour-là d'"actes de torture et de barbarie".

"On a quelque chose qui relève de l'abject, c'est une forme d'humiliation", a-t-il ajouté, évoquant également des "insultes racistes" proférées par les policiers à l'encontre des élèves.

Les interpellés sont "des enfants majoritairement issus de l'immigration et on les a traités comme des animaux", s'est indigné Me Alimi.

Il a réclamé l'audition par l'IGPN de l'ensemble des 151 jeunes interpellés.

Seuls ceux ayant déposé plainte doivent être entendus, a indiqué l'avocat qui a annoncé le dépôt d'une plainte avec constitution de partie civile auprès du parquet de Nanterre, pour contraindre à la nomination d'un juge d'instruction.

"On souhaite qu'un juge indépendant soit saisi", a demandé Me Alimi pour "déterminer qui du procureur, du commissaire ou du préfet a donné ces instructions".

Les deux lycéens convoqués ont parlé du "choc" et de l'"humiliation" ressentie lors de cette interpellation. Anas, 17 ans, est resté entre 1H30 et 2H00 à genoux dans la terre avant de passer 24H en garde à vue.

"Ça fait mal de rester à genoux pendant tout ce temps sur des petits cailloux", a-t-il dit. Chaque fois qu'un lycéen essayait de s'asseoir, il recevait un coup, a affirmé Anas, parlant aussi d'insultes sans se rappeler précisément la nature de celles-ci.

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