Macron relance le grand débat pour convaincre sur les retraites

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Par Jérôme RIVET - Paris (AFP)
Publié le 25 septembre 2019 - 15:44
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Emmanuel Macron lors d'un débat à Pessac le 28 février 2019
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© NICOLAS TUCAT / AFP/Archives
Emmanuel Macron lors d'un débat à Pessac le 28 février 2019
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Grand débat, acte 2: Emmanuel Macron donne jeudi le coup d'envoi de la concertation citoyenne sur les retraites, en reprenant dans l'Aveyron le format des réunions organisées après la crise des "gilets jaunes".

Debout, micro à la main, le chef de l'Etat va véritablement lancer la "large consultation" qui doit s'étaler jusqu'à la fin de l'année sur cette réforme présentée comme la plus importante de la deuxième partie du quinquennat.

Prévu pour débuter à 18H30 dans la salle des fêtes de la préfecture de l'Aveyron, l'échange devrait durer au moins trois heures, selon l'Elysée. Mais il pourrait se prolonger bien au-delà, comme ceux du grand débat, pensés pour désamorcer la crise des "gilets jaunes" et qui avaient parfois dépassé les six heures.

Avec Jean-Paul Delevoye, le haut-commissaire aux retraites, le président répondra aux interrogations de 500 lecteurs des trois quotidiens du groupe La Dépêche (La Dépêche, Centre-Presse et Midi Libre) qui se sont inscrits pour être assis dans la salle. Le modérateur, Olivier Biscaye, rédacteur-en-chef du Midi Libre, lui soumettra aussi des questions relayées par 20 titres de la presse quotidienne régionale (PQR) et des télévisions locales qui diffuseront en direct le débat.

Il s'agit d'"ancrer le débat au coeur des territoires", souligne l'Elysée. L'Aveyron est un département essentiellement rural dont le tiers de la population est âgé de plus de 60 ans.

Emmanuel Macron aura fort à faire pour convaincre de l'utilité et de l'équité de cette ambitieuse réforme qui vise à fusionner en un système unique par points les 42 régimes existants, à l'horizon 2025.

En écho aux manifestations organisées ces derniers jours à Paris, les opposants ont d'ailleurs prévu de se faire entendre dans les rues de Rodez. La CGT, France insoumise, FSU, l'Union des Gilets jaunes, le Parti de Gauche, le PCF et SUD notamment ont appelé à un rassemblement à 17H30.

"Macron, assez de grand blabla", indiquent les organisateurs, pour qui le président "veut tromper son monde en faisant croire à un débat alors que les conclusions sont déjà écrites".

- "Anxiogène" -

"Nous sommes extrêmement conscients que c'est la réforme qui peut susciter la plus large mobilisation" contre elle, remarque un haut responsable de la majorité. "C'est un sujet parmi les plus anxiogènes car tout le monde se sent concerné", souligne un autre.

Face à une telle méfiance, Emmanuel Macron a jugé utile de monter en première ligne, même s'il veut laisser le Premier ministre à la manoeuvre. "La réforme n'est pas écrite", a insisté Edouard Philippe en présentant le 12 septembre la méthode du gouvernement, soucieux d'être "à l'écoute" des "inquiétudes légitimes" sans pour autant reculer.

De nombreuses zones d'ombre demeurent sur l'âge du départ à la retraite, la durée de cotisation ou la valeur du point qui conditionnera le montant des pensions.

Emmanuel Macron avait surpris en annonçant fin août sa préférence pour une modulation de la durée de cotisation plutôt que de l'âge de départ. Ces propos avaient été vus comme une main tendue à la CFDT, seul syndicat favorable au passage à un "système universel".

En marge du débat, son déplacement pourrait être perturbé par les employés des deux principales entreprises automobiles de la région de Rodez, Bosch (batteries) et Jinjiang Sam (fonderie), sérieusement ébranlées par la crise du diesel. Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire rencontrera leurs syndicats dans la matinée à la préfecture et les salariés de Bosch pourraient ensuite manifester dans l'après-midi.

Parallèlement, le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume recevra les syndicats agricoles dans la matinée, selon la préfecture.

Emmanuel Macron débutera sa visite par la remise des insignes de chevalier de la Légion d'honneur au maire de Rodez, Christian Teyssedre, qui avait été l'un de ses premiers soutiens lorsqu'il avait lancé En Marche en 2016. Le futur président avait d'ailleurs terminé sa campagne dans sa ville en mai 2017.

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