Meurtre d'Alexia Daval : l'instruction est close

Auteur:
 
Par Angela SCHNAEBELE - Besançon (AFP)
Publié le 19 novembre 2019 - 13:04
Image
France-Soir
Crédits
©DR
France-Soir
©DR

Un peu plus de deux ans après le meurtre d'Alexia Daval, reconnu par son mari Jonathann, la justice a mis un point final à l'instruction, ouvrant la voie à un procès qui pourrait se tenir en 2020 devant la cour d'assises de Haute-Saône.

"L'instruction du dossier Daval a été clôturée par le magistrat instructeur" qui "estime que tout ce qui a été utile à la manifestation de la vérité a été demandé", a déclaré à l'AFP le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux, qui table sur un procès "courant 2020" à Vesoul.

Indiquant que les parties seraient informées ce mardi de la clôture de l'instruction, le magistrat, a précisé que "plus de 50 expertises ont été diligentées" pour ce dossier qui a mobilisé "d'énormes moyens techniques".

Le "parquet de Vesoul a un mois pour régler le dossier", a ajouté Etienne Manteaux, le juge d'instruction devant ensuite décider ou non "du renvoi devant la cour d'assises et du motif de mise en accusation".

Poursuivi pour meurtre sur conjoint, l'informaticien de 35 ans a reconnu avoir violemment frappé et étranglé son épouse Alexia, 29 ans, dans la nuit du 27 au 28 octobre 2017 à leur domicile de Gray-la-Ville (Haute-Saône), lors d'une violente dispute conjugale.

Jonathann Daval avait livré des aveux complets à l'issue d'une reconstitution judiciaire du meurtre effectuée le 17 juin, admettant avoir procédé à la crémation partielle du corps d’Alexia dans le bois voisin d'Esmoulins.

Ces aveux avaient levé les dernières zones d'ombre qui planaient sur ce dossier et définitivement écarté la thèse d'une complicité, avancée un temps par certains membres de la partie civile.

"L'instruction est particulièrement exhaustive. L’ensemble des parties, juge d’instruction, procureur, avocats, a vraiment demandé tous les actes possibles et imaginables dans ce dossier", a déclaré à l’AFP l'avocat du suspect, Me Randall Schwerdorffer.

- "Pour qu'elle se taise" -

Le procès, selon lui, pourra "se concentrer sur l’essentiel : les conditions précises dans lesquelles Jonathann Daval est passé à l'acte et la qualification des faits, meurtre ou violences volontaires ayant entrainé la mort sans intention de la donner".

A l'origine de la dispute fatale, selon Jonathann Daval, "un rapport sexuel" réclamé par Alexia, qui prenait à cette époque un traitement de stimulation de la fertilité pour essayer d'avoir un enfant, mais qu'il avait refusé.

"Une dispute de plus" pendant laquelle il aurait explosé comme "une cocotte-minute", a-t-il expliqué au médecin lors de sa dernière expertise psychiatrique, que l'AFP a pu consulter.

"Je l'ai étranglée, l'ai frappée pour qu'elle se taise", a-t-il dit, évoquant une compagne "violente en paroles et en actes" qui "l'humiliait" dans leur quotidien et leur intimité. Elle "me disait que je suis un bon à rien, que je n'étais pas un mec", a ajouté l'homme détenu à Dijon.

Le médecin note chez Jonathann Daval une "personnalité obsessionnelle" propice au "refoulement de l’agressivité". Au moment des faits, il y aurait eu un "retour du refoulement particulièrement violent", conclut-il. En revanche, il relève "une absence de troubles psychiatriques".

Très médiatisée, "l'affaire Daval" démarre le 28 octobre 2017, lorsque l’informaticien signale aux gendarmes la disparition de son épouse, qui tarde selon lui à revenir de son jogging.

D'importantes recherches de gendarmerie et des "battues citoyennes" se mettent en place. Deux jours plus tard, le 30 octobre, cette employée de banque souriante est retrouvée morte, dissimulée sous des branchages et partiellement brûlée.

Le visage du mari éploré s'affiche alors dans les médias. Mais trois mois plus tard, c'est la stupeur : Jonathann Daval est interpellé, soupçonné du meurtre de son épouse.

Acculé en garde à vue par plusieurs éléments accablants (relevés GPS sur son véhicule professionnel, fragment de drap du couple retrouvé près du corps...), celui qu'une expertise dit capable de "manipulation" avoue avoir étranglé son épouse.

Après s'être rétracté en accusant son beau-frère du meurtre et en invoquant un "complot familial" pour étouffer le crime, il craque et confesse, une seconde fois, le meurtre de son épouse en novembre 2018.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Bezos
Jeff Bezos : le Lex Luthor de Seattle veut devenir le Dark Vador de l’univers
PORTRAIT CRACHE - S’il se fait plus discret que certains de ses compères milliardaires, Jeff Bezos n’en garde pas moins les mêmes manies, les mêmes penchants et surtou...
04 mai 2024 - 13:17
Politique
02/05 à 20:45
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.