Municipales : Marine Le Pen en quête d'un ancrage pour 2022

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Par AFP - Paris
Publié le 12 janvier 2020 - 06:04
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La présidente du parti d'extrême droite Rassemblement national (RN) et député Marine Le Pen assiste à une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale française à Paris, le 5 novembre 2
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© Thomas SAMSON / AFP
La présidente du parti d'extrême droite Rassemblement national (RN) et député Marine Le Pen assiste à une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale française à P
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Marine Le Pen lance, dimanche à Paris, son parti dans la dernière ligne droite des municipales où elle entend consolider son ancrage local grâce à des ralliements extérieurs, dont d'anciens LR.

Ce scrutin, traditionnellement peu favorable au Rassemblement national, est une des "marches" à franchir pour parvenir à l'Elysée, selon la dirigeante d'extrême droite, qui se présente comme la première opposante à Emmanuel Macron, lui aussi désireux de paver avec ces élections son chemin jusqu'en 2022.

"Les prochaines élections, municipales, départementales et régionales sont les trois derniers arrêts au stand avant l'arrivée de la course qui a vocation à mettre Marine le Pen à l'Elysée", a résume le vice-président du RN Jordan Bardella samedi lors d'un déplacement à Calais.

Le RN entend en mars "poursuivre la reconquête" entamée aux européennes, desquelles il est sorti victorieux, en ouvrant ses listes mais en investissant d'abord ses zones de force.

La présidente du RN clôturera la journée avec un discours à 16H15 à la Maison de la Chimie, après les interventions de candidats et de maires sortants --une dizaine-- qui vanteront leur bilan. "L'objectif d'abord c'est de dire +regardez la gestion du RN dans les villes, ça marche+", fait valoir l'ancien ministre sarkozyste Thierry Mariani, élu eurodéputé avec le soutien du RN.

Marine Le Pen ne manquera pas de redire sa farouche opposition à la réforme des retraites, contestée depuis plus d'un mois, et à Emmanuel Macron.

- Digue -

Nouveauté par rapport à 2014, le RN a ouvert ses listes à des candidats extérieurs au parti. Dont certains occupent la première place, comme à Carpentras (Vaucluse) avec le général à la retraite Bertrand de la Chesnais.

Des candidats RN se présenteront aussi sans étiquette, comme Louis Aliot, l'ex-compagnon de Marine Le Pen, à Perpignan (Pyrénées-orientales), la plus grande ville briguée par le parti.

Le RN compte également sur l'effondrement des Républicains aux européennes pour convaincre élus et militants de le rejoindre. Thierry Mariani a ainsi réactivé son mouvement de la Droite populaire pour favoriser "un rassemblement autour du RN".

Si la digue entre les deux partis se fissure chez les militants, elle n'est pas totalement tombée côté élus, rares à conduire des listes. L'ancien patron de LR dans l'Hérault Sébastien Pacull, qui sera présent dimanche, fait figure d'exception. Il mènera à Sète une liste "d'union des droites" soutenue par le RN, dans une démarche similaire à celle du maire sortant de Béziers Robert Ménard.

Le parti a par ailleurs limité ses ambitions à ses zones de force afin d'éviter les démissions comme après 2014, alors que trouver des candidats n'est pas une tâche facile.

Le RN veut surtout irriguer autour de la dizaine de villes déjà conquises, dans ses bastions du Nord-Pas-de-Calais et du pourtour méditerranéen. Y compris avec des conseillers d'opposition susceptibles de se présenter aux élections départementales et régionales de 2021.

- Couacs -

"On ne va pas faire de chiffre mais plutôt de la qualité" grâce à des têtes de liste "davantage formées", souligne-t-on au RN, qui présentera "à peu près" autant de listes (600) qu'en 2014. Ce qui n'a pas empêché quelques couacs comme à Strasbourg où le candidat investi qui avait, selon le RN, "caché" des condamnations pour violences racistes, a dû jeter l'éponge.

Le parti ne donne pas d'objectifs chiffrés. Selon France inter, le RN voit une cinquantaine de villes gagnables, au lieu de 100 comme évalué auparavant.

D'après une étude pour la fondation Jean Jaurès, le parti aura plus de mal dans les grandes villes, où l'électorat plus riche et plus diplômé ne lui est pas favorable, et les villes très petites, où il n'a "pas des forces militantes suffisantes", alors que les adhésions ont baissé depuis 2017, et où "la dédiabolisation est loin d'être achevée".

Pour donner "l'exemple", trois députés sur six (Louis Aliot, Sébastien Chenu et Ludovic Pajot) conduiront des listes. Marine Le Pen, déjà dans les préparatifs de 2022, ne se présentera pas.

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