Nice : trois mois de prison avec sursis pour avoir aidé quatre réfugiés
Le tribunal correctionnel de Nice a condamné lundi à trois mois de prison avec sursis un jeune homme de 19 ans venu en aide à quatre migrants dans la vallée franco-italienne de la Roya en juin, a-t-on appris auprès de son avocat qui va faire appel.
Raphaël Faye, 19 ans, dont le père est membre des Libres Penseurs et de l'association de défense des migrants Roya Citoyenne, a expliqué à l'audience qu'il ne s'était jamais posé la question de savoir si ces quatre personnes étaient en situation irrégulière.
Il les avait prises en voiture à la gare de Saorge (Alpes-Maritimes) pour les conduire à Breil-sur-Roya chez Cédric Herrou, figure de la mobilisation citoyenne en faveur des migrants. Il avait été contrôlé à un barrage de gendarmerie.
"Il voulait les mettre à l'abri chez Cédric Herrou qui avait un protocole avec les gendarmes pour leur permettre de faire une demande d'asile", a expliqué son avocat Me Zia Oloumi.
A l'audience, la représentante du parquet a refusé l'immunité humanitaire et requis quatre mois de prison avec sursis, tout en reconnaissant des failles dans la procédure.
"Pour elle, l'infraction était constituée car ils n'étaient pas blessés. A quoi j'ai rétorqué que rien ne permettait de démontrer qu'ils étaient en situation irrégulière et qu'on ne pouvait pas le déduire du simple fait qu'ils étaient étrangers ou noir de peau", a dit Me Oloumi.
La relaxe a d'ailleurs été prononcée au regard de l'un des quatre migrants car il était consigné par écrit dans le dossier qu'il était de nationalité française. Idem pour un autre mais dont il apparaissait ailleurs qu'il était Libyen. Les deux derniers étaient de nationalité libyenne et malienne.
"Trois mois, ça fait un mois par personne!", s'est exclamé M. Faye à sa sortie du tribunal, où des militants étaient venus l'attendre et le soutenir.
La vallée de la Roya, dans les Alpes-Maritimes, connaît une importante pression migratoire que l'Etat tente de juguler. Plus de 33.000 interpellations suivies de reconduites à la frontière ont été enregistrées depuis janvier et de nombreux bénévoles traduits en justice.
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