Nouvelle mobilisation contre une réforme des normes encadrant les crèches

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Par AFP - Paris
Publié le 23 mai 2019 - 15:32
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Pour lutter contre la reproduction des inégalités, le gouvernement a promis un "bonus" financier aux crèches qui s'ouvriraient davantage aux enfants pauvres
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"Les enfants ne sont pas du bétail!": des milliers de professionnels de la petite enfance ont une nouvelle fois manifesté jeudi contre une réforme des normes encadrant l'accueil de
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"Les enfants ne sont pas du bétail!": des milliers de professionnels de la petite enfance ont une nouvelle fois manifesté jeudi dans plusieurs villes en France contre une réforme des normes encadrant l'accueil des tout petits dans les crèches.

Selon le collectif "Pas de bébés à la consigne", cette réforme - que le gouvernement doit mener par ordonnance dans les mois à venir, afin d'encourager la création de nouvelles places en crèches -, risque de dégrader les conditions d'accueil des enfants, concernant notamment le taux d'encadrement des bambins et la surface minimale des structures.

A Paris, plusieurs milliers de personnes - 2.000 à 3.000, selon les organisateurs - ont défilé en direction du ministère des Solidarités, où une délégation devait être reçue par la secrétaire d'Etat Christelle Dubos. Les manifestants portaient des pancartes proclamant "non aux bébés en batteries", "crèches en surnombre, bébés en danger" ou "ras la couche".

"C'est vrai qu'on manque aujourd'hui de places. Mais nous, notre objectif c'est de remettre l'enfant au centre des discussions, et de ne pas être seulement dans une logique d'optimisation", a expliqué à l'AFP Emilie Philippe, une des porte-paroles du collectif à Paris.

Les manifestants s'inquiètent notamment à l'idée que le taux d'encadrement réglementaire soit porté à un adulte pour six enfants. Actuellement, la norme est d'un adulte pour 5 bébés qui ne marchent pas, et d'un pour 8 enfants qui marchent. Le collectif, de son côté, demande un taux de un pour cinq, sans distinction d'âge.

La mobilisation a réuni environ 650 personnes à Lyon, derrière des pancartes proclamant "on n'est pas Shiva, donnez-nous des bras" ou "petite enfance en maltraitance", et environ 400 à Nantes, où les manifestants scandaient "On en a marre, la couche est pleine !". "C'est une réforme violente, ce n'est pas dans le respect de l'enfant. Ce sera l'usine ! Ce sont des enfants, pas des objets, on les prend en charge de bout en bout", a déclaré Leslie Salvaterra, 35 ans, une flûte à la main, rappelant que dans son métier "très physique, avec beaucoup de bruit", il faut "être à l'affût de tout".

Les manifestants étaient également environ 300 à Toulouse, 130 à Strasbourg et 80 à Lille. "On a deux bras, pas quatre ou six, on ne garde pas des vaches", soulignait Julie Marti Pichon, l'une des porte-parole du collectif à Toulouse. A Strasbourg, certains manifestants arboraient tétines et biberons autour du cou, d'autres des auto-collants "non à la productivité, oui à la bienveillance" ou "stop à la marchandisation de la petite enfance".

burs-ab/bow/sp

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