Présidence de LR : Wauquiez grand favori face à deux trentenaires combatifs

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Par AFP
Publié le 10 novembre 2017 - 10:23
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Laurent Wauquier, le 9 novembre 2017 à Colombey-les-deux-Eglises
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© FRANCOIS NASCIMBENI / AFP
Laurent Wauquier, le 9 novembre 2017 à Colombey-les-deux-Eglises
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A un mois de l'élection pour la présidence du parti Les Républicains, le grand favori Laurent Wauquiez et ses concurrents Florence Portelli et Maël de Calan mènent une campagne active sur le terrain, le premier espérant une victoire dès le premier tour, les deux autres bien décidés à lui tenir tête.

L'élection aura lieu le 10 décembre, avec un éventuel second tour le 17. Un vote électronique, sans possibilité de procuration, afin d'éviter les problèmes de l'élection de fin 2012, avec la guerre Copé/Fillon qui avait failli faire imploser l'UMP d'alors.

Grand favori d'une compétition qui doit permettre de trouver un successeur à Nicolas Sarkozy, dernier président en date d'un parti traumatisé par les défaites présidentielle et législatives du printemps, M. Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, 42 ans, concentre les critiques de ses deux challengers, de la gauche et des macronistes mais aussi de ténors LR.

A ceux qui lui reprochent une "dérive droitière", voire de flirter avec les idées du FN, tels Xavier Bertrand et Valérie Pécresse, ses homologues des Hauts-de-France et de l'Ile-de-France, M. Wauquiez rétorque que "soit on est candidat, soit on se tait".

Il martèle qu'il ne fera "jamais" d'alliance avec le FN et regrette que le mot "identitaire", une étiquette que lui collent ses détracteurs, soit devenue "la pire insulte". "Wauquiez est l'antonyme du FN", assure son porte-parole Geoffroy Didier, un proche de Pécresse.

D'interviews en réunions publiques, le candidat esquisse son projet politique: rendre la droite "vraiment de droite", "rassembler" son camp, en faire la première force d'opposition. "La droite est de retour", lance-t-il lors de ses meetings.

Il ne se prive pas de décocher des flèches acérées contre le pouvoir, notamment le président Emmanuel Macron dont il dénonce, dans un portrait sans nuances, "le désert de l'âme", le manque d'"amour charnel pour la France", une "haine de la province".

- "Trump à la française" -

Ce vocabulaire est -timidement- dénoncé par ses proches -"je n'emploierais pas ces mots", dit Eric Woerth, "on a des vraies différences de verbes, ce n'est pas ma façon d'être", abonde Virginie Calmels- mais beaucoup plus énergiquement dans le camp Macron: "Wauquiez fait du Trump à la française", l'accuse François de Rugy, président LREM de l'Assemblée nationale.

Face à un Wauquiez donné gagnant dès le premier tour à une écrasante majorité (78%), selon un sondage Odoxa du 13 octobre, Mme Portelli, 39 ans, parcourt elle aussi l'Hexagone, en jouant sa carte à fond.

"Laurent Wauquiez ne gagnera pas", promet la maire de Taverny (Val d'Oise), qui soupçonne son rival de vouloir utiliser la présidence de LR comme un "tremplin" vers l'Elysée en 2022. Elle affirme se situer "au milieu" de la droite, "c'est-à-dire à droite", dénonce une "grande confusion idéologique" à LR et les "combinazione électorales".

Elle n'épargne pas non plus le benjamin de la compétition, M. de Calan, accusé de ne chercher qu'à combler "un déficit de notoriété". Cet élu du Finistère, 36 ans, est toutefois lui aussi très offensif. Wauquiez "s'éloigne" de "l'ADN libéral" de la droite en matière économique et sociale pour "reprendre les arguments de la gauche", estime-t-il.

Il reproche à M. Wauquiez d'avoir prôné, dans une interview aux Echos, "une règle d'or" pour la droite (pas d'augmentation d'impôts et baisse de la dépense publique) et d'avoir dénoncé "le culte au veau d'or du libre-échange". "Du Mélenchon dans le texte!", lâche Maël de Calan.

Le trentenaire vient toutefois d'accepter la contre-proposition de M. Wauquiez d'un "débat militant ouvert à la presse", au lieu du débat télévisé que Mme Portelli et lui réclamaient en vain au favori. Florence Portelli continue, elle, à juger "incompéhensible" le refus du favori de débattre à la télévision, parlant même d'"un sentiment de honte" pour la droite.

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