Procès Dekhar : un chef de BFMTV raconte sa "chance folle" de ne pas avoir été blessé

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Par AFP
Publié le 21 novembre 2017 - 19:51
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Philippe Antoine, ex-rédacteur en chef à BFMTV, a raconté mardi devant la cour d'assises sa "chance folle" de ne pas avoir été blessé quand Abdelhakim Dekhar a pointé son arme sur lui le 15 novembre 2013.

Il a aussi fait part de son "sentiment de culpabilité" vis-à-vis de César Sébastien, assistant-photographe à Libération, qui, lui, a été grièvement blessé par l'accusé trois jours plus tard.

Abdelhakim Dekhar, jugé depuis vendredi à Paris pour "récidive de tentatives d'assassinat", encourt la perpétuité.

Traqué pendant cinq jours à Paris, l'homme de 52 ans avait démarré son périple à BFMTV vers 07H00 du matin. Armé d'un fusil à pompe, il avait pénétré dans le hall de la chaîne, pointé Philippe Antoine, n'avait pas tiré, puis avait pris la fuite en laissant deux cartouches par terre.

Trois jours plus tard, il s'était rendu au quotidien Libération où, cette fois, il avait tiré sur M. Sébastien.

Philippe Antoine venait d'arriver dans les locaux quand Abdelhakim Dekhar a surgi. "La scène dure à peine 20 secondes. Un homme descend les escaliers rapidement et pointe une arme sur moi. (...) Il fait demi-tour puis s'en va", a-t-il témoigné mardi.

Le gardien a rapporté sur le moment avoir entendu l'homme dire "La prochaine fois, je ne vous raterai pas".

C'est surtout après l'attaque au journal Libération que Philippe Antoine a réalisé sa "chance folle": "Ce qui s'est passé à Libération aurait pu avoir lieu à BFMTV".

"J'ai la conviction (...) qu'il avait l'intention de tirer", a déclaré Philippe Antoine, qui dirige désormais la rédaction de RMC. "Je me suis senti visé mais ma chance, c'est qu'à BFMTV, ça n'a pas fonctionné".

La défense a opposé à cette déclaration les propos qu'il avait tenus dès le 18 novembre 2013 dans les médias: M. Antoine estimait alors que le tireur avait "juste voulu faire peur". Il a confié mardi avoir favorisé cette hypothèse afin de protéger ses proches, en évitant de "surréagir".

Le premier jour du procès, Abdelhakim Dekhar avait affirmé qu'il n'avait "à aucun moment voulu (s'en) prendre à la personne humaine". Pour ses avocats, il a seulement voulu "menacer" des personnes avec son arme et non tenter de les assassiner.

Philippe Antoine a rappelé l'ambiance angoissante : "Tout le monde se demandait qui était cet homme, qui serait le prochain média visé". Des hélicoptères survolaient la capitale, des barrages filtrants avaient été mis en place afin de retrouver "l'ennemi public numéro 1".

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