Retraites : après 45 jours de grève, reprise du travail en vue dans le métro parisien

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Par AFP - Paris
Publié le 18 janvier 2020 - 15:53
Mis à jour le 19 janvier 2020 - 13:32
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Affluence gare de Lyon le 20 décembre 2019
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© Philippe LOPEZ / AFP/Archives
Les conducteurs du métro parisien suspendent la grève à partir de lundi sur 12 lignes et le RER A
© Philippe LOPEZ / AFP/Archives

Une nette amélioration du trafic se profile lundi dans le métro parisien où une suspension de la grève contre la réforme des retraites a été votée par une majorité d'assemblées générales, a annoncé le syndicat Unsa samedi au 45e jour du mouvement, marqué par de nouvelles actions.

Il s'agit pour les grévistes de "reprendre des forces" avant la prochaine mobilisation prévue vendredi 24 janvier, jour de la présentation du projet de loi retraites en Conseil des ministres, a précisé Laurent Djebali, représentant des conducteurs de métro et RER à l'Unsa RATP, 1er syndicat de la régie.

Une majorité d'assemblées générales de conducteurs de métro et RER en ont décidé ainsi vendredi, selon ce responsable syndical.

Le trafic devrait donc reprendre normalement lundi sur au moins 12 lignes de métro, ainsi que sur le RER A. Les lignes du métro 5 et 13, ainsi que le RER B, pourraient rester perturbés.

Pour beaucoup de grévistes, cette décision a été prise "pour des raisons pécuniaires": "On peut comprendre que certains collègues aient besoin de se renflouer", a précisé à l'AFP M. Djebali.

Pour autant, "dès que les collègues sont prêts, on repart en illimité, en espérant une convergence des luttes". "Il est hors de question qu'on appelle à cesser la grève illimitée, bien au contraire", a-t-il insisté.

En attendant, la RATP a annoncé que le trafic serait "en très nette amélioration" dès dimanche: 8 lignes sur 16 fonctionneront normalement, et les autres seront encore perturbées. Pour les RER A et B, il faudra compter avec deux trains sur trois.

La SNCF, de son côté, prévoit pour dimanche un trafic "normal" des Ouigo et des TGV de l'axe Nord, "quasi normal" pour ceux des axes Est et Atlantique, et 9 trains sur 10 sur l'axe Sud-Est. Il est prévu 3 TGV province-province sur 4.

La CGT a par ailleurs espéré samedi que la grève menée depuis le 13 janvier dans les centres de tri de billets de la Banque de France s'étende la semaine prochaine aux sociétés privées de transports de fonds, qui approvisionnent en espèces les distributeurs de billets.

Côté culture, l'Orchestre et le Choeur de l'Opéra de Paris, en grève depuis un mois et demi contre la fin du régime spécial dont bénéficie l'établissement, ont offert samedi un concert sur les marches du Palais Garnier, avec des représentants de plusieurs corps de métier. Donnée devant une foule dense de Parisiens, de touristes, mais aussi d'enseignants grévistes, la prestation s'est achevée avec une "Marseillaise" sous des jets de confettis, des applaudissements nourris ou des "vive la grève!" lancés par des spectateurs.

A Rouen, 1.040 personnes selon la préfecture, 3.000 d'après les syndicats, ont pris part à une manifestation qui s'est terminée par un concert des musiciens de l'Opéra de la ville, où le spectacle prévu en soirée a été annulé.

Vendredi soir, la mobilisation contre la réforme des retraites s'était invitée devant le théâtre parisien des Bouffes du Nord, où Emmanuel Macron était venu assister à un spectacle avec son épouse. Plusieurs dizaines d'opposants se sont rassemblés devant l'immeuble et ont tenté d'y entrer, avant d'être repoussés par les forces de l'ordre. Le chef de l'Etat a été "sécurisé" pendant quelques minutes puis est retourné voir la pièce jusqu'au bout, selon son entourage.

Le vidéaste et militant Taha Bouhafs, qui avait signalé sur Twitter la présence du président dans le théâtre en relayant un appel à perturber la soirée, a été interpellé puis placé en garde à vue dans la nuit pour "participation à un groupement formé en vue de commettre des violences ou des dégradations".

Par ailleurs, quelques milliers de manifestants ont défilé à Paris à l'appel des "gilets jaunes" - pour leur 62e samedi de mobilisation - mais aussi du syndicat Solidaires, en scandant des slogans anti-Macron, anti-policiers et contre la réforme des retraites. Cette manifestation a été marquée par des tensions avec les forces de l'ordre, qui ont procédé à une soixantaine d'interpellations.

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