A Waterloo, le Catalan Puigdemont promet de continuer le combat séparatiste

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Par Toni CERDÀ - Bruxelles (AFP)
Publié le 28 juillet 2018 - 06:00
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L'ancien président indépendantiste de Catalogne Carles Puigdemont à Berlin le 25 juillet 2018
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© Tobias SCHWARZ / AFP/Archives
L'ancien président indépendantiste de Catalogne Carles Puigdemont à Berlin le 25 juillet 2018
© Tobias SCHWARZ / AFP/Archives

L'ancien président indépendantiste de Catalogne, Carles Puigdemont, a promis samedi de continuer son combat séparatiste, devant quelque 300 supporters réunis à Waterloo, en banlieue de Bruxelles, pour fêter son retour en Belgique quatre mois après son arrestation en Allemagne.

Du perron de sa villa cossue, non loin du site de la défaite de Napoléon en 1815 contre une coalition européenne, le leader de 55 ans à la chevelure de Beatles a exhorté les autorités espagnoles à libérer les prisonniers politiques.

"Il n'y a aucune raison politique, judiciaire et démocratique qui justifie qu'ils passent une minute de plus en prison", a-t-il lancé, sous un soleil radieux et les applaudissements de ses sympathisants, dont certains arboraient des drapeaux indépendantistes.

- 'Welcome President' -

Neuf dirigeants catalans sont actuellement en détention provisoire en Espagne, pour rébellion, et six autres personnalités indépendandistes, dont M. Puigdemont, vivent en exil.

A la fin de son discours, ont été hissés au même moment le drapeau européen et celui de la Catalogne, puis a été entonné l'hymne catalan.

M. Puigdemont compte désormais diriger la lutte indépendantiste catalane depuis cette villa, baptisée "Maison de la République" et où ses sympathisants avaient apposé sur l'une des haies une banderole jaune clamant "Welcome President".

Cette demeure sera la base à partir de laquelle il tentera de mettre sur pied un "Conseil de la République", organe officieux de la cause séparatiste en exil, visant à l'internationaliser.

Dans la matinée, lors d'une conférence de presse à la délégation de la Catalogne auprès de l'UE, en plein quartier européen à Bruxelles, M. Puigdemont avait promis "de voyager jusqu'au dernier recoin du continent européen pour défendre la juste cause du peuple catalan, la cause de la démocratie, la cause de la liberté, la cause de l'auto-détermination".

A ses côtés, son successeur, Quim Torra, un indépendantiste radical, avait prédit "plus de défaites à venir pour l'Espagne si elle continuait" dans la voie de la répression contre les séparatistes catalans.

- Odyssée -

Interrogé sur le dialogue en cours avec le gouvernement socialiste de Pedro Sanchez, M. Torra, qui considère toujours M. Puigdemont comme le président légitime de la Catalogne, avait exhorté Madrid à "transformer ce dialogue en faits".

L'objectif de M. Puigdemont, qui reconnaît qu'"aucun" État membre de l'Union européenne ne le soutient, est de "continuer (...) de développer des activités en lien avec ce que le peuple de Catalogne a approuvé le 1er octobre", en référence au référendum d'autodétermination de 2017 interdit par la justice et marqué par des violences policières.

Le retour de M. Puigdemont en Belgique, où il était arrivé peu après la prise de contrôle de la Catalogne par le gouvernement central espagnol à la suite de l'échec d'une déclaration d'indépendance le 27 octobre 2017, met fin à une odyssée qui l'a brièvement conduit à la prison en Allemagne.

Les autorités allemandes l'avaient en effet arrêté le 25 mars en vertu d'un mandat d'arrêt européen délivré par l'Espagne. En juillet, la justice allemande a finalement refusé de l'extrader pour rébellion (passible de 25 ans de prison), en ne retenant que le chef d'accusation beaucoup moins grave de malversation pour avoir utilisé des fonds publics afin d'organiser un référendum illégal d'autodétermination.

Le 19 juillet, le juge d'instruction en Espagne a alors décidé de retirer le mandat d'arrêt européen visant M. Puigdemont ainsi que cinq autres politiciens indépendandistes exilés en Belgique, en Suisse et en Écosse. Le juge a en revanche maintenu ce mandat d'arrêt pour l'Espagne.

Le retrait du mandat d'arrêt européen laisse donc à Carles Puigdemont, qui bénéficie en Belgique du soutien du parti nationaliste flamand N-VA, les rênes libres pour poursuivre son combat à l'étranger.

Dans quelques semaines, en début d'automne, il devrait assister, de Belgique - puisqu'il ne peut pas retourner à Barcelone - au premier anniversaire de la tentative d'indépendance de la Catalogne qui a secoué l'Espagne.

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