Donneurs de sang ou médecins, Las Vegas mobilisé pour les victimes de la tuerie

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Par AFP
Publié le 04 octobre 2017 - 18:09
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Des donneurs de sang à Las Vegas, le 3 octobre 2017
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© Mark RALSTON / AFP
Des donneurs de sang à Las Vegas, le 3 octobre 2017
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Bénévoles, médecins ou donneurs de sang, de nombreux habitants de Las Vegas se sont mobilisés pour aider les victimes de la tuerie de dimanche soir qui a fait 58 morts parmi les spectateurs d'un concert en plein air.

Juste après la fusillade tandis que des centaines de blessés affluaient dans les hôpitaux, les autorités ont diffusé sur les panneaux d'information de la ville un appel massif aux dons de sang.

La réponse a été "phénoménale", assure Mitzy Edgecomb, responsable locale de United Blood Services, l'agence qui collecte les poches et fournit les établissements de soins.

"Les donneurs sont arrivés dès 02H00 du matin (lundi) quand ils ont entendu les informations", explique-t-elle devant un centre de collecte, dans les faubourgs nord de la ville.

"Nous avons eu lundi plus de 700 prélèvements dans la zone de Las Vegas, c'est un chiffre que nous n'avions pas vu depuis longtemps", dit-elle.

Et le flot ne s'est pas tari.

A l'ouverture des portes mardi à 09H00, plus d'une centaine de personnes faisaient déjà la queue. Une dizaine attendaient encore leur tour dans l'après-midi.

Devant l'entrée du bâtiment, un camion de l'Armée du salut fournit gratuitement de l'eau et des parts de pizza. Certaines personnes viennent simplement apporter de l'eau, des cookies faits maison...

"Une chose comme cela rassemble la communauté. Les gens ont bon coeur et ils veulent faire quelque chose pour aider à un moment où ils ont aussi besoin d'aide", résume Mme Edgecomb qui s'attend à ce que les volontaires se pressent jusqu'à la fin de la semaine.

"Nous avons répondu aux besoins des hôpitaux où certains blessés ont été transportés. Maintenant, on refait les stocks et on se prépare pour les semaines à venir", explique-t-elle.

- 'Nous t'aimons Las Vegas' -

Dans ce centre, Dianne Spence a pris place sur l'un des fauteuils à côté de son mari Richard. La septuagénaire fait rouler dans sa main une boule de caoutchouc pendant qu'une infirmière plante une aiguille dans une veine de son bras.

Cette donneuse régulière, qui a vécu 27 ans à Vegas avant de déménager en Géorgie, avait déjà pris rendez-vous pour mardi avant la fusillade qui a fait 58 morts et plus de 500 blessés dimanche soir.

Elle s'y est tenue "car c'est un moment important et les gens en ont besoin", relève-t-elle, se disant "fière des citoyens de Las Vegas" et de leur mobilisation massive face à la "haine" incarnée par Stephen Paddock, ce retraité de 64 ans qui a tiré sur la foule.

Un fauteuil plus loin, Sammy Rangel discute avec les infirmières. Il porte un T-shirt avec la mention "Nous t'aimons, Las Vegas", laissant à découvert ses bras couverts de tatouages.

Ancien chef d'un gang raciste à Chicago, il a passé 18 ans derrière les barreaux avant de fonder l'association Life after hate, qui rassemble d'anciens extrémistes violents engagés dans des programmes de réinsertion.

Les motivations du tueur restent inconnues à ce stade mais M. Rangel veut "contrer le message de haine avec l'amour, la compassion et le don de sang".

"C'est là que les actes de haine et de terreur sont perdants", explique-t-il. "Parce qu'ils ne sont pas faits pour rapprocher les communautés et pourtant, quand ce genre de chose se passe, c'est la cas".

Las Vegas a beau être une ville essentiellement touristique, "les gens qui y vivent se rassemblent" pour faire front.

A l'instar de Douglas Fraser, chirurgien au centre médical universitaire (UMC), qui a accueilli plus d'une centaine de victimes dont vingt dans un état grave.

Il décrit la "tension émotionnelle" vécue depuis le drame tant par les médecins que les patients. "A ce stade on essaie juste de s'entraider et d'aider les patients à surmonter tout ça", dit-il. "On aide aussi les familles à gérer mentalement. Certaines blessures vont guérir physiquement, mais les blessures psychologiques vont durer plus longtemps".

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