Ex-espion russe empoisonné : l'UE prépare un "message clair" avec Londres

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Par AFP - Bruxelles
Publié le 16 mars 2018 - 17:55
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La Première ministre britannique Theresa May, le 15 mars 2018 à Salisbury, près du banc recouvert d'une tente où ont été découverts l'ex-espion russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia empoisonnés
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© Daniel LEAL-OLIVAS / AFP
La Première ministre britannique Theresa May, le 15 mars 2018 à Salisbury, près du banc recouvert d'une tente où ont été découverts l'ex-espion russe Sergueï Skripal et sa fille Io
© Daniel LEAL-OLIVAS / AFP

L'affaire de l'empoisonnement de l'ex-agent double russe Sergueï Skripal sur le sol britannique a été ajoutée vendredi à l'agenda du sommet européen programmé les 22-23 mars à Bruxelles, d'où l'UE compte envoyer un "message clair" selon le président du Conseil européen Donald Tusk.

M. Tusk a indiqué vendredi soir avoir eu "un entretien téléphonique avec Theresa May pour préparer un message clair de l'UE" au sujet de "l'attaque de Salisbury" (il a utilisé le mot-clé #SalisburyAttack dans son message, en référence au nom de la ville du sud de l'Angleterre où a eu lieu l'empoisonnement).

Un peu plus tôt, une source européenne avait précisé à l'AFP que le sujet "sera discuté jeudi soir la semaine prochaine" lors du sommet européen réuni à Bruxelles. "On peut attendre des conclusions" écrites à ce propos à l'issue de ce Conseil européen qui réunira les dirigeants des 28, a affirmé cette source.

Londres a provoqué vendredi la colère du Kremlin en jugeant "probable" que Vladimir Poutine ait "ordonné" l'empoisonnement de l'ex-espion russe, accentuant la confrontation entre Moscou et des Occidentaux à deux jours de l'élection présidentielle russe.

Le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson a assuré que Londres en voulait au "Kremlin de Poutine" et non à la Russie pour l'empoisonnement de M. Skripal et de sa fille Ioulia le 4 mars à Salisbury, petite ville du sud de l'Angleterre.

"Toute mention ou référence à notre président n'est rien d'autre que choquant et impardonnable en termes d'étiquette diplomatique", a aussitôt répliqué le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

La chancelière allemande Angela Merkel a fait savoir vendredi qu'il n'était "pas question maintenant d'un boycott de la Coupe du monde de football" en Russie cette année. "Il s'agit d'abord maintenant d'élucider (le crime) et je trouve très bien que le gouvernement britannique mette la substance à disposition" de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques, a estimé la chancelière.

La Pologne s'est prononcée de son côté pour "une réaction ferme face à cette attaque sans précédent". "Nous pensons que les violations du droit international devraient être stigmatisées et sanctionnées par la communauté internationale", a déclaré le chef de la diplomatie polonaise Jacek Czaputowicz lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue allemand Heiko Maas.

Avant le sommet européen en fin de semaine prochaine, l'affaire de l'empoisonnement sera aussi au programme d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE à Bruxelles dès lundi.

"Un événement de ce type dans un Etat membre ne peut pas être passé sous silence", a commenté une source diplomatique à Bruxelles, jugeant que "la seule explication plausible est celle fournie par Londres" dans cette affaire. "Les sanctions sont compliquées à prendre à 28", a-t-il toutefois ajouté.

"Nous sommes en train de faire preuve de solidarité, d'attendre des informations du Royaume-Uni, des mesures qu'il prend, de celles qu'il nous demande de prendre", a commenté une autre source diplomatique, estimant qu'il fallait "réagir avec force" mais aussi "donner à la Russie la possibilité de s'expliquer".

Dans une affaire distincte, la police britannique a annoncé vendredi l'ouverture d'une enquête pour meurtre sur la mort de l'exilé russe Nikolaï Glouchkov, dont le corps sans vie avait été retrouvé lundi dans son appartement londonien. Elle a toutefois précisé ne pas faire de "lien" avec l'empoisonnement de Sergueï Skripal.

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