Frontières et pétrole : Erdogan veut sanctionner les kurdes d'Irak

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Par AFP
Publié le 25 septembre 2017 - 14:33
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Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'adresse à l'Assemblée générale des Nations uniesà New York
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© Drew Angerer / GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives
Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'adresse à l'Assemblée générale des Nations uniesà New York le 19 septembre 2017
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Le président turc Recep Tayyip Erdogan, furieux contre le référendum d'indépendance au Kurdistan irakien, a annoncé lundi une prochaine fermeture de la frontière terrestre avec cette région d'Irak et menacé d'en stopper les exportations pétrolières via la Turquie.

"Cette semaine, des mesures seront prises. Les entrées et sorties (à la frontière) seront fermées", a déclaré M. Erdogan lors d'un colloque à Istanbul.

"Voyons par quels canaux et où le (Kurdistan irakien) vendra son pétrole. Les vannes sont chez nous. Une fois que nous fermons les vannes, ce travail est terminé", a-t-il ajouté en guise de menace d'un arrêt des exportations pétrolières, une mesure susceptible d'asphyxier l'économie du Kurdistan irakien.

Quelque 550.000 des 600.000 barils/jour produits par le Kurdistan irakien sont exportés via un oléoduc débouchant dans le port turc de Ceyhan sur la Méditerranée, dans le sud de la Turquie.

"Nous prenons toutes les mesures nécessaires aux niveaux politique, économique et sécuritaire. Il n'y a aura pas de compromis", a encore dit M. Erdogan.

Peu auparavant, le Premier ministre turc Binali Yildirim avait affirmé que le gouvernement turc examinait les différentes sanctions possibles en réponse au référendum sur l'indépendance du Kurdistan irakien, tout en écartant une éventuelle action militaire.

"Avant qu'il ne soit trop tard, nous prendrons des mesures en ce qui concerne l'espace aérien et la gestion de nos frontières", a-t-il dit, ajoutant que la Turquie considérerait désormais le gouvernement de Bagdad comme son unique interlocuteur légitime, et non Erbil.

Alors que le Parlement turc a renouvelé samedi pour un an le mandat qui permet à l'armée d'intervenir en Irak et en Syrie, le Premier ministre a assuré qu'Ankara ne "part pas en guerre", mais pourrait mener uniquement "des opérations ciblées contre les éléments terroristes" susceptibles de constituer une menace sécuritaire pour la Turquie.

Plus tôt, des médias turcs avaient rapporté que le point de passage de Habur à la frontière avec le nord de l'Irak avait été fermé pour les arrivées depuis les régions kurdes irakiennes.

Mais le ministre des Douanes Bülent Tüfenkci a promptement démenti cette information, affirmant à l'agence progouvernementale Anadolu que le point de passage de Habur dans le sud-est de la Turquie "n'a pas été fermé" mais que des contrôles renforcés avaient été mis en oeuvre.

Des témoins ont confirmé à l'AFP que ce passage frontalier était ouvert dans les deux sens lundi matin mais que le trafic était plus lent que d'habitude.

Les Kurdes d'Irak ont commencé à voter lundi matin pour leur indépendance lors d'un référendum vivement décrié par la communauté internationale.

La Turquie, notamment, a exprimé à de nombreuses reprises son opposition catégorique à ce scrutin, craignant que la création d'un Etat kurde en Irak ne renforce les velléités séparatistes de sa propre minorité kurde dans le sud-est du pays, théâtre d'une rébellion sanglante depuis 1984.

"Le référendum qui se tient aujourd'hui (...) est nul et non avenu. Nous ne reconnaissons pas cette initiative", a déclaré pour sa part lundi dans un communiqué le ministère turc des Affaires étrangères.

Le ministère turc des Affaires étrangères a par ailleurs conseillé lundi aux Turcs présents dans les provinces kurdes irakiennes d'Erbil, Dohouk et Souleimaniyeh de partir si leur présence dans ces régions n'étaient pas indispensable, en mettant en garde contre des risques sécuritaires liés au référendum.

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