La Catalogne en toile de fond du congrès des indépendantistes écossais

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Par AFP
Publié le 08 octobre 2017 - 16:02
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La Première ministre écossaise Nicola Sturgeon le 2 octobre 2017 à Aberdeen en Ecosse
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© Jeff J Mitchell / POOL/AFP/Archives
La Première ministre écossaise Nicola Sturgeon le 2 octobre 2017 à Aberdeen en Ecosse
© Jeff J Mitchell / POOL/AFP/Archives

La situation en Catalogne va peser sur le congrès du Parti national écossais (SNP), dont la direction va devoir apporter des réponses aux aspirations indépendantistes de ses membres.

La question de l'indépendance n'est certes pas à l'ordre du jour du congrès du parti au pouvoir en Ecosse, qui s'ouvre dimanche à Glasgow, sa cheffe, la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon, ayant provisoirement remisé son projet de référendum.

Mais une motion d'urgence risque fort d'être déposée sur la Catalogne, les séparatistes catalans envisageant toujours de déclarer l'indépendance unilatérale de leur région dans les prochains jours.

"Il y aura une motion d'urgence sur les événements en Catalogne, ce qui donnera l'occasion de mentionner l'indépendance écossaise", a affirmé une source proche du congrès à l'AFP.

Ian Blackford, leader du SNP au Parlement de Westminster, n'en démord pas. "Le SNP est le parti de l'indépendance", dit-il à l'AFP. "Il faut montrer au peuple écossais qu'il doit avoir confiance et embarquer avec nous dans cette aventure".

Jim Sillars, ancien numéro deux du SNP, souligne que c'est "une grave erreur pour un parti dont la raison d'être est l'indépendance d'exclure le sujet de l'ordre du jour".

Ancien avocat du parti, Kenny MacAskill estime lui dans le quotidien Herald que le silence des partis politiques britanniques après la répression du référendum en Catalogne par la police espagnole "justifie encore plus l'aspiration à l'indépendance de l'Ecosse".

Nicola Sturgeon a bien exprimé sa préoccupation quant à la situation en Catalogne. Dimanche, sur la BBC, elle a appelé les parties au "dialogue", mais aussi à ce que soit "reconnue" la "force du sentiment (indépendantiste) en Catalogne".

Mais la direction du SNP n'est pas très chaude pour soutenir une déclaration d'indépendance jugée inconstitutionnelle par le gouvernement et les tribunaux espagnols.

- Avancer avec prudence -

Le référendum d'indépendance écossais, organisé en 2014, avait été un échec pour les nationalistes, le "Non" l'ayant emporté avec 55% des voix.

Nicola Sturgeon a toutefois remis sur le tapis l'organisation d'une nouvelle consultation après le vote des Britanniques en faveur du Brexit, auquel 62% des Ecossais se sont déclarés hostiles.

Mais ses plans sont tombés à l'eau après le net recul enregistré par son parti aux législatives anticipées convoquées par Theresa May en juin, où le SNP a perdu plus d'un tiers de ses députés dont 12 au profit des conservateurs.

"Après les législatives, le parti a dû réfléchir un peu à où il en était", relève Ian Blackford.

Pas question pour autant d'enterrer le projet. "J'ai un mandat (...) pour donner aux gens un choix sur notre avenir", a déclaré Mme Sturgeon sur ITV, soulignant que le sujet de l'indépendance était intimement lié à la direction que prendra le Brexit.

Au Parlement écossais, une majorité d'élus soutient l'indépendance, mais cette proportion pourrait changer aux prochaines élections parlementaires écossaises en 2021.

"Malgré les demandes de l'opposition, le SNP ne va pas laisser tomber le débat sur l'indépendance", explique à l'AFP Kirsty Hughes, directrice du centre écossais des Relations européennes, centre de réflexion basé à Edimbourg.

Et elle estime "possible" la tenue d'un nouveau référendum entre le moment où les Britanniques quitteront l'UE, en mars 2019, et la fin de l'éventuelle période de transition réclamée par Theresa May, en mars 2021.

Le SNP accuse Londres de projeter d'"accaparer le pouvoir", notamment sur les politiques en matière de pêche et d'agriculture, actuellement définies à Bruxelles mais qui le seront par Londres après le Brexit.

Mais les indépendantistes avancent prudemment.

"Si vous organisez un second référendum d'indépendance, vous ne pouvez pas vous permettre de le perdre, sinon, le débat est définitivement clos", relève Kirsty Hughes.

"Il va falloir soupeser le soutien pour l'indépendance en 2019 et 2020, le résultat des prochaines élections en 2021, et où en est le soutien au Brexit", estime-t-elle.

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