Le chef de l'armée birmane doit être poursuivi pour "génocide", selon l'ONU

Auteur:
 
Par AFP - Genève
Publié le 27 août 2018 - 11:31
Image
Le commandant en chef de l'armée birmane Min Aung Hlaing, à Yangoun, le 19 juillet 2018
Crédits
© YE AUNG THU / AFP/Archives
Le commandant en chef de l'armée birmane Min Aung Hlaing, à Yangoun, le 19 juillet 2018
© YE AUNG THU / AFP/Archives

Des enquêteurs de l'ONU ont demandé lundi que la justice internationale poursuive le chef de l'armée birmane et cinq autres hauts gradés pour "génocide", "crimes contre l'humanité" et "crimes de guerre" à l'encontre des musulmans rohingyas.

"Les principaux généraux de Birmanie, y compris le commandant en chef Min Aung Hlaing, doivent faire l'objet d'enquêtes et de poursuites pour génocide dans le nord de l'Etat Rakhine, ainsi que pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre dans les Etats Rakhine, Kachin et Shan", a exhorté la Mission d'établissement des faits de l'ONU sur la Birmanie, à l'occasion de la publication d'un rapport.

Entre août et décembre 2017, plus de 700.000 Rohingyas ont fui une offensive de l'armée birmane lancée en représailles d'attaques de postes-frontières par des rebelles rohingyas. Ils ont trouvé refuge au Bangladesh où ils vivent depuis dans d'immenses campements de fortune.

D'après les enquêteurs de l'ONU, la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi "n'a pas utilisé sa position de facto de chef du gouvernement, ni son autorité morale, pour contrer ou empêcher le déroulement des événements dans l'Etat Rakhine".

"De par leurs actes et leurs omissions, les autorités civiles ont contribué à la commission de crimes atroces", ont-ils estimé.

Ils ont néanmoins fait valoir que les autorités civiles avaient "peu de marge de manoeuvre" pour contrôler les actions de l'armée birmane et que "rien n'indique non plus qu'elles ont participé directement à la planification ou à la mise en oeuvre d'opérations de sécurité ou qu'elles faisaient partie de la structure de commandement".

La mission de l'ONU a établi une liste de 6 hauts gradés, incluant le chef de l'armée birmane, soupçonnés d'avoir commis des crimes. Elle a également élaboré une liste plus longue d'individus présumés coupables pour que les tribunaux puissent s'en emparer.

Les enquêteurs de l'ONU recommandent que le Conseil de sécurité fasse appel à la Cour pénale internationale ou que soit établi un tribunal international ad hoc. Ils appellent aussi à des sanctions ciblées contre les auteurs de crimes et à un embargo sur les armes.

Le Conseil de sécurité a plusieurs fois appelé la Birmanie à l'arrêt des opérations militaires et au retour en sécurité des Rohingyas, mais ses initiatives restent limitées par la Chine, premier soutien de la Birmanie.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.