Etats-Unis : vers un nouveau vote au Sénat pour sortir du "shutdown"

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Par Jerome CARTILLIER - Washington (AFP)
Publié le 20 janvier 2018 - 17:52
Mis à jour le 21 janvier 2018 - 10:58
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Chronologie des précédentes fermetures partielles des administrations fédérales aux Etats-Unis avec évolution du solde budgétaire
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© Gillian HANDYSIDE / AFP
Etats-Unis : le "shutdown"
© Gillian HANDYSIDE / AFP

Un nouveau vote est programmé pour lundi au Sénat américain afin de tenter de trouver un accord entre républicains et démocrates sur le budget du gouvernement et de sortir du "shutdown", la fermeture partielle des services fédéraux.

Un an jour pour jour après son arrivée à la présidence, Donald Trump s'est trouvé confronté samedi à cette fermeture dont la durée, liées aux âpres négociations budgétaires en cours au Congrès, est imprévisible.

"C'est le premier anniversaire de ma présidence et les démocrates voulaient me faire un joli cadeau", a ironisé M. Trump dans une série de tweets matinaux.

En fin de journée, le chef de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, a annoncé qu'il convoquait un nouveau vote, après celui de vendredi soir dont l'échec avait entraîné le "shutdown".

"Je vous assure que nous aurons le vote à 01H00 du matin (06h00 GMT) lundi, sauf s'il y a un désir qu'il ait lieu plus tôt", a déclaré M. McConnell dans un communiqué.

Cependant, à Washington, New York ou Chicago, des centaines de milliers de manifestants célébraient, eux, l'anniversaire de la "Marche des femmes", immense rassemblement qui avait défié Donald Trump au lendemain de son investiture.

Au moment où les élus se retrouvaient au Congrès, le président républicain de la Chambre des représentants, Paul Ryan, a estimé que les démocrates étaient les seuls responsables de l'impasse politique. "Nous faisons de drôles de choses à Washington, mais là, c'est de la pure folie", a-t-il lancé.

Pour Donald Trump, qui se targuait en campagne d'être passé maître dans l'art de la négociation, la pilule est amère. Le 45e président des Etats-Unis, qui avait prévu de passer le week-end dans son club privé de Mar-a-Lago, en Floride, où il devait célébrer l'anniversaire de son arrivée à la Maison Blanche lors d'une soirée de levée de fonds, a annulé son déplacement.

Le dernier "shutdown" remonte à 2013, sous l'administration du président démocrate Barack Obama. Il avait duré 16 jours.

- 'C'est un peu effrayant' -

Les effets du "shutdown", psychodrame récurrent de la vie politique américaine, devraient être nettement plus marqués à partir de lundi si aucune solution n'a été trouvée d'ici là.

Il se traduira par la mise au chômage technique de centaines de milliers d'employés fédéraux considérés comme "non essentiels". Les activités de nombreuses agences, comme les services fiscaux, seront réduites mais les services de sécurité seront globalement épargnés. Les 1,4 million de militaires américains poursuivront leurs opérations mais sans être payés.

"Nous n'avons qu'une seule chose à faire: attendre et voir ce qui va se passer. C'est un peu effrayant", expliquait samedi à l'AFP Noelle Joll, employée fédérale de 50 ans contrainte au chômage technique à Washington.

A New York, la Statue de la Liberté était fermée au public pour le week-end.

"Il y a des soldats américains qui s'apprêtent à passer six mois au Koweït et qui s'inquiètent de ne pas être payés tout de suite. C'est inconcevable", a déclaré le vice-président Mike Pence durant une escale à Shannon (Irlande), où il a croisé des militaires américains en transit.

Autre effet collatéral possible de cette paralysie budgétaire: la Maison Blanche a indiqué que l'incertitude pesait désormais sur la participation de Donald Trump au Forum économique de Davos (Suisse), en milieu de semaine prochaine.

- Tensions sur l'immigration -

Le président américain a multiplié samedi les échanges téléphoniques avec les ténors du Congrès mais aucun signe de progrès tangible n'était perceptible en milieu d'après-midi.

De son côté, le chef des sénateurs démocrates Chuck Schumer, ironisait sur la difficulté de négocier avec un président "qui change tout le temps de position".

Donald Trump accuse l'opposition de négliger les intérêts fondamentaux du pays. "Les démocrates sont bien plus préoccupés par les immigrants illégaux que par notre grande Armée ou la Sécurité à notre dangereuse frontière Sud", a-t-il tweeté.

Point de discorde central: les démocrates exigent une avancée sur la régularisation de centaines de milliers de clandestins arrivés jeunes aux Etats-Unis, et dont le statut temporaire accordé sous Barack Obama a été supprimé en septembre.

Quand Donald Trump a abrogé ce programme Daca, qui a permis à 690.000 jeunes sans-papiers de travailler et d'étudier en toute légalité, il avait donné jusqu'à mars au Congrès pour trouver une solution pérenne pour ces clandestins connus sous le nom de "Dreamers" (Rêveurs). Rien n'a bougé depuis.

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