Les dirigeants du Golfe tentent de sortir d'une grave crise

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Par AFP
Publié le 04 décembre 2017 - 17:17
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Photo de la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays membres du Conseil de coopération
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© Yasser Al-Zayyat / AFP
Photo de la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG), le 4 décembre 2017 à Koweït
© Yasser Al-Zayyat / AFP

Les dirigeants des pétromonarchies arabes du Golfe tiennent mardi et mercredi à Koweït leur sommet annuel, six mois jour pour jour après le début d'une grave crise qui menace l'existence même de leur alliance régionale, le Conseil de coopération du Golfe (CCG).

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, dont le pays est au coeur du contentieux, est le seul à avoir confirmé sa présence à Koweït. Le sultan Qabous d'Oman envoie un haut représentant.

Certains médias koweïtiens s'attendaient à ce que le roi Salmane y assiste, mais aucune confirmation n'est venue de Ryad.

Fondé en 1981, le CCG est une union politique et économique qui comprend l'Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Koweït, le Qatar et Oman.

Le 5 juin, l'Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis et l'Egypte ont brusquement rompu avec le Qatar en l'accusant de soutenir des mouvements extrémistes et de ne pas prendre assez de distance avec l'Iran chiite. Ils ont également imposé un embargo à l'émirat gazier.

Toutes les tentatives pour résoudre la crise avec Doha --qui rejette les accusations et dénonce les sanctions économiques qui lui sont imposées-- sont restées sans résultat, y compris celle du Koweït.

"La crise est trop profonde et très compliquée (...). Je ne pense pas qu'elle sera résolue pendant ce sommet", a déclaré à l'AFP l'analyste politique koweïtien, Saleh al-Saeedi.

"Mais je pense que le Koweït espère au moins geler le différend, arrêter la détérioration et passer à l'étape suivante", a-t-il ajouté.

Une réunion ministérielle préparatoire s'est tenue lundi à Koweït.

Autour de la table, le ministre d'Etat omanais des Affaires étrangères Youssef ben Alaoui Abdallah a pris place entre le chef de la diplomatie saoudienne Adel al-Jubeir et son homologue du Qatar, cheikh Mohammed ben Abdelrrahmane Al-Thani.

Outre le chef de la diplomatie koweïtienne cheikh Sabah al-Khaled, le ministre d'Etat émirati aux Affaires étrangères Anwar Gargash et Youssef al-Dossari, un adjoint du ministre des Affaires étrangères de Bahreïn, y ont participé.

Lors de la réunion, le secrétaire général du CCG Abdellatif al-Zayyani a affirmé que la situation difficile dans la région, couplée à des défis sécuritaires et politiques, nécessitaient une consolidation de la solidarité et de l'unité entre les Etats membres du groupement régional.

- Rester 'en vie' -

"Il est important que le système du CCG reste en vie", a de son côté déclaré le ministre des Affaires étrangères du Qatar quelques jours avant la réunion.

Le Koweït et Oman n'ont pas pris part au boycott du minuscule émirat riche en gaz à qui ses adversaires demandent notamment de fermer la chaîne de télévision Al-Jazeera, de bannir la confrérie des Frères musulmans, de fermer une base turque et de se distancier de l'Iran.

En octobre, Bahreïn a demandé que l'adhésion du Qatar au CCG soit suspendue jusqu'à ce qu'il accepte les demandes de ses voisins.

Les experts ont averti que la crise pourrait conduire à la disparition du CCG. "Les raisons de l'existence du CCG dans un contexte de crise persistante ne sont plus d'actualité", a estimé Sami Faraj, responsable du Centre koweïtien d'études stratégiques.

Le retard pris par les pays membres dans l'intégration de leurs économies peut également faciliter sa désintégration.

Le CCG a approuvé une union douanière, un marché commun, une monnaie unique et une banque centrale unique, mais la plupart de ces décisions n'ont jamais été suivies d'effet.

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