Musée juif de Bruxelles : Mehdi Nemmouche sera jugé aux assises

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Par Matthieu DEMEESTERE - Bruxelles (AFP)
Publié le 19 avril 2018 - 20:14
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Croquis d'audience montrant le jihadiste français Mehdi Nemmouche au tribunal de Versailles, en France, le 26 juin 2014
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© BENOIT PEYRUCQ / AFP/Archives
Croquis d'audience montrant le jihadiste français Mehdi Nemmouche au tribunal de Versailles, en France, le 26 juin 2014
© BENOIT PEYRUCQ / AFP/Archives

Le jihadiste français Mehdi Nemmouche, accusé d'avoir tué quatre personnes en 2014 au Musée juif de Bruxelles, comparaîtra devant la cour d'assises de la capitale belge fin 2018 ou début 2019 avec un complice présumé, Nacer Bendrer.

La justice belge a décidé jeudi que ces deux hommes répondraient dans le box du même chef "d'assassinat terroriste".

Le Français Mounir Attalah, troisième inculpé du dossier, échappe au procès. Originaire de Marseille (sud-est de la France), il avait mis en contact Mehdi Nemmouche et Nacer Bendrer. "Il a bénéficié d'un non-lieu, conformément au réquisitoire du parquet fédéral", a souligné le parquet dans un communiqué.

Les dates du procès de Nemmouche et Bendrer n'ont pas encore été fixées, mais il devrait se tenir au plus tard début 2019, ont indiqué les avocats.

Selon l'accusation, Mehdi Nemmouche, délinquant multirécidiviste âgé aujourd'hui de 33 ans, est l'homme qui, le 24 mai 2014, avait ouvert le feu dans le hall d'entrée du Musée juif, tuant deux touristes israéliens, une bénévole française et un jeune employé belge.

A l'époque, il était revenu depuis peu de Syrie où il avait combattu dans les rangs jihadistes. Soupçonné d'y avoir été l'un des geôliers de quatre journalistes français, il a été inculpé en novembre 2017 dans l'enquête menée à Paris sur cette séquestration et un autre procès se profile pour lui.

-"Il s'expliquera"-

Lors de l'instruction en Belgique sur la tuerie de mai 2014, il a reconnu avoir "joué un rôle", mais nié être le tireur.

"Il s'expliquera devant la cour d'assises. Le seul qui doit fournir des explications sur les éléments du dossier, c'est lui", a simplement dit jeudi l'un de ses avocats, Me Henri Laquay.

Depuis son transfert fin 2017 de la prison de Bruges à celle de Leuze-en-Hainaut, "sa santé va mieux", a ajouté Me Laquay à l'AFP. En septembre dernier ses défenseurs l'avaient présenté comme "physiquement incapable" de se défendre en raison de migraines.

Le procès pourrait permettre d'éclaircir certaines zones d'ombre.

L'enquête n'a pas permis d'identifier un homme figurant sur les images d'une caméra de surveillance marchant au côté de Nemmouche à proximité de la gare du Nord de Bruxelles, à la veille de son départ pour la France.

Le jihadiste natif de Roubaix (nord de la France) avait été arrêté le 30 mai 2014 à la gare routière de Marseille, où s'est ensuite concentrée une partie de l'enquête. Nemmouche a fait plusieurs séjours en prison dans le sud-est de la France où il s'est radicalisé et a gardé des connaissances.

- "Obsession antisémite" -

En décembre 2014, Nacer Bendrer avait été arrêté près de Marseille en possession de diverses armes, dont un fusil d'assaut de type kalachnikov qui serait très similaire à celui utilisé au Musée juif.

Il est depuis lors considéré par l'accusation comme le principal complice de cette attaque.

Dans son arrêt jeudi, la chambre des mises en accusation de Bruxelles a en revanche conclu à l'absence de preuves concernant la supposée participation de Mounir Attalah.

"Il y a eu cette mise en contact (des deux suspects), mais aucun élément concret ne permettait d'étayer la thèse selon laquelle il était au courant d'un quelconque projet terroriste", a fait valoir son avocat, Me Cédric Vergauwen, joint par l'AFP.

Les enquêtes sur Nemmouche ont montré qu'il côtoyait dès 2013-2014 plusieurs des futurs protagonistes des attentats de 2015-2016 en France et Belgique revendiqués par le groupe Etat islamique.

Parmi leurs geôliers en Syrie, les journalistes otages ont reconnu aussi Najim Laachraoui, l'un des kamikazes morts le 22 mars 2016 à l'aéroport de Bruxelles.

L'un des otages, le journaliste Didier François, est resté marqué par le souvenir de Nemmouche notamment parce qu'il y avait chez lui "une espèce d'obsession antisémite, une obsession à vouloir imiter ou dépasser (Mohamed) Merah", qui avait assassiné sept personnes, dont trois enfants juifs, dans le sud-ouest de la France en 2012.

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