Nicaragua : chaîne humaine pour le départ d'Ortega après des affrontements dans le nord

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Par AFP - Managua
Publié le 04 juillet 2018 - 11:21
Mis à jour le 05 juillet 2018 - 05:26
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Des milliers de Nicaraguayens ont formé mercredi une chaîne humaine sur la route de Managua à Masaya pour demander le départ du président Daniel Ortega et la fin de la violence, qui a fait un mort mardi dans des affrontements entre opposants et forces de l'ordre dans le nord du pays.

Arborant des drapeaux et des vêtements bleus et blancs, aux couleurs du pays, les manifestants se sont rassemblés entre deux ronds-points distants de 3,5 km sur la route reliant la capitale à Masaya, située à 30 km au sud de Managua.

"Le peuple est debout et n'a pas peur. Nous disons au commandant Ortega qu'il s'en aille, qu'il démissionne", a déclaré un jeune manifestant de 27 ans, un drapeau à la main.

Ailleurs dans la capitale, des centaines de sympathisants gouvernementaux, en majorité des fonctionnaires, ont riposté en formant un chaîne "rouge et noire" aux couleurs du Front sandiniste de libération nationale, au pouvoir. La marche s'est conclue par un concert sur la célèbre avenue Bolivar.

"Pas de retrait", "le commandant Ortega doit rester", ont clamé les sandinistes.

Mardi, des affrontements entre partisans de l'opposition et des policiers qui sont entrés mardi dans la ville de La Trinidad, dans le nord, ont fait, selon la presse étatique, un mort parmi les forces anti-émeutes, deux blessés et conduit à dix arrestations.

Selon des militants des droits de l'homme, plusieurs manifestants anti-gouvernementaux ont été blessés durant cette incursion de la police et d'hommes armés pro-gouvernement à La Trinidad, située à 125 km au nord de Managua.

La police a repris le contrôle de la ville mercredi après avoir dispersé les manifestants qui bloquaient des voies, selon des sources religieuses et humanitaires.

Le Nicaragua est secoué depuis deux mois et demi par une vague de manifestations contre le président Daniel Ortega, accusé d'avoir instauré une dictature avec son épouse et vice-présidente Rosario Murillo, mais aussi de népotisme et de diriger la répression en cours, qui a fait selon les bilans entre 220 et 309 morts ainsi que 1.500 blessés depuis le 18 avril.

Ces manifestations et ces heurts interviennent alors qu'un groupe d'experts de la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) a commencé mardi, dans le cadre d'un mandat de six mois, à enquêter sur les violences.

Daniel Ortega, ex-guerillero de 72 ans, est au pouvoir depuis 2007 après un premier mandat de 1979 à 1990. L'opposition, soutenue par l'Eglise, médiatrice du dialogue avec le pouvoir, exige qu'il organise des élections anticipées en mars 2019 au lieu de 2021.

Le frère du président et ancien chef d'état-major, aujourd'hui à la retraite, Humberto Ortega l'a appelé à accepter d'avancer la date des élections et à désarmer les groupes armés illégaux, dans un courrier rendu public mercredi.

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