Paul Bekaert, l'avocat de Puigdemont, un spécialiste des minorités

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Par AFP
Publié le 02 novembre 2017 - 14:38
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Des journalistes attendent devant le cabinet de Paul Bekaert, l'avocat choisi par le président catal
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Des journalistes attendent devant le cabinet de Paul Bekaert, l'avocat choisi par le président catalan destitué Carles Puigdemont, le 1er novembre 2017 à Tielt, en Belgique
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L'avocat choisi par le président catalan destitué Carles Puigdemont pour le représenter en Belgique, Paul Bekaert, est un spécialiste du droit des minorités, habitué notamment à défendre les séparatistes basques.

"J'ai une expérience de plus de 30 ans avec l'extradition et l'asile politique de Basques espagnols et c'est probablement sur la base de cette expérience qu'il a fait appel à moi", avait affirmé M. Bekaert lundi sur la chaîne de télévision flamande VRT.

Parmi ses clients figurent en effet plusieurs membres présumés de l'organisation indépendantiste armée ETA ayant réclamé l'asile politique en Belgique.

M. Bekaert avait aussi réussi à empêcher l'extradition d'un couple belge d'origine basque, Luis Moreno et Raquel Garcia, provoquant une petite crise diplomatique entre la Belgique et l'Espagne.

Il a également défendu une militante turque d'extrême gauche, Fehriye Erdal, soupçonnée de complicité dans un triple assassinat et dont la Turquie réclamait l'extradition, qui s'est volatilisée en 2006.

"Il est sensible à tous les gens opprimés par l'Etat central ou un autre Etat. Il estime que si ces gens sont poursuivis dans leur pays, ils ne vont pas avoir droit à un procès équitable", explique à l'AFP le fils de l'avocat, Simon Bekaert.

Cette sensibilité remonte, selon ce dernier, à la fin des années 1960, au moment de "l'affaire de Louvain", un des grands moments de tension entre francophones et Flamands dans l'histoire de la Belgique.

Les nationalistes flamands avaient alors exigé la fermeture de la section francophone de l'université de Louvain, situé en région néerlandophone, qui avait fini par être scindée en 1968 en deux entités indépendantes: l'une flamande, restée dans la vieille ville flamande, et l'autre francophone, érigée de l'autre côté de la frontière linguistique, à Louvain-la-Neuve.

- 'J'accuse...!' -

Le jeune Paul Bekaert s'est montré "très actif" à ce moment-là, raconte son fils. "Mais il n'est pas séparatiste, ni nationaliste. Il est pour que les régions belges disposent de beaucoup d'autonomie", ajoute-t-il.

Né à Courtrai, tout près de la frontière française, en 1948, M. Bekaert a passé son enfance à Meulebeke, en Flandre occidentale, avant de s'installer à Tielt, quelques kilomètres plus loin, une ville moyenne où se situe toujours son cabinet.

C'est dans cette ville qu'il a rencontré pour le première fois Carles Puigdemont lundi, après un coup de fil de l'entourage du Catalan. "Ma porte est toujours ouverte", répond-il alors.

"Il suit la Catalogne avec beaucoup d'intérêt, comme il suit aussi les évolutions en Ecosse ou au Québec. Mais ça ne veut pas dire qu'il est pour l'indépendance", explique son fils.

Jeune avocat, après avoir obtenu sa licence à l'université de Louvain (KU Leuven) en 1972, Paul Bekaert se spécialise dans les droits de l'Homme et le droit d'asile. Il devient un temps bâtonnier du barreau de Bruges.

Il s'engage parallèlement à Ligue des droits de l'Homme, pour qui il devient observateur en Irlande du nord ou au Pays basque. Il se rend aussi en Palestine.

La crâne chauve, les yeux bleus parfois habillés par d'épaisses lunettes, ce père de deux garçons se situe "plutôt à gauche, mais une gauche progressiste", assure Simon Bekaert, lui-même élu socialiste à Tielt.

Dans son bureau, une copie de l'article "J'accuse...!" d'Emile Zola au moment de l'Affaire Dreyfus. Son fils résume: "Ca le caractérise bien."

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