Pompeo et Netanyahu unis contre l'Iran, les élections israéliénnes en toile de fond

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Par Francesco FONTEMAGGI - Koweït (AFP)
Publié le 20 mars 2019 - 09:46
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Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo (G) s'entretient avec l'émir du Koweït cheikh Sabah al-Ahmad al-Sabah dans la capitale koweïtienne le 20 mars 2019
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© JIM YOUNG / POOL/AFP
Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo (G) s'entretient avec l'émir du Koweït cheikh Sabah al-Ahmad al-Sabah dans la capitale koweïtienne le 20 mars 2019
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Un engagement renouvelé à combattre ensemble les "actes d'agression" de l'Iran, et une déclaration d'amitié appuyée: le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo s'est affiché mercredi à Jérusalem au diapason du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, en pleine campagne pour sa réélection.

La "pression" de l'administration de Donald Trump contre Téhéran "fonctionne", a lancé le chef du gouvernement israélien lors d'une déclaration aux côtés du secrétaire d'Etat américain.

"Nous devons l'étendre, et les Etats-Unis et Israël coopèrent en étroite coordination pour faire reculer les actes d'agression iraniens dans la région et dans le monde", a-t-il ajouté.

Mike Pompeo lui a fait écho en soulignant la nécessité de "stopper le saccage régional perpétré par l'Iran", qui "recherche la destruction et l'anéantissement absolus d'Israël".

"Avec une telle menace, qui est une réalité quotidienne dans la vie israélienne, nous maintenons notre engagement sans égal en faveur de la sécurité d'Israël, et soutenons formellement votre droit à vous défendre", a-t-il insisté.

Le combat face à l'Iran chiite est la priorité des Etats-Unis au Moyen-Orient et le fil conducteur de cette nouvelle tournée qui a déjà mené le secrétaire d'Etat au Koweït, où il a plaidé pour la fin de la crise du Golfe entre le Qatar et l'Arabie saoudite pour renforcer l'alliance anti-iranienne.

Il ira ensuite au Liban, où le gouvernement du Premier ministre Saad Hariri, un autre allié de Washington, comprend des ministres du mouvement chiite Hezbollah, considéré par les Américains comme une organisation "terroriste" et un supplétif de Téhéran.

Au-delà du dossier iranien, Mike Pompeo et Benjamin Netanyahu ont affiché la très forte proximité de leurs gouvernements.

"Israël n'a pas de plus grand ami que les Etats-Unis", a assuré le chef de la diplomatie américaine. "Le peuple israélien peut avoir la certitude que le président Trump conservera ce lien étroit."

Si, officiellement, l'approche des législatives israéliennes du 9 avril est étrangère au timing de la visite américaine, le chef du gouvernement, engagé dans une campagne incertaine pour rester au pouvoir, a pu savourer l'hommage de son plus proche allié.

"Je veux vous remercier, vous et le président Trump, pour tout ce que vous faites pour soutenir ce partenariat", a-t-il dit face aux caméras. "Notre alliance n'a jamais été aussi forte que ces dernières années", et "nous pouvons encore la renforcer", a-t-il ajouté, se réjouissant de sa prochaine visite la semaine prochaine à Washington auprès du locataire de la Maison Blanche, opportunément annoncée mercredi.

Israël est l'un des pays où le milliardaire républicain, parfois décrié dans les pays alliés des Etats-Unis qu'il aime bousculer, est le plus populaire au monde.

Il a en effet multiplié les gestes de soutien à Israël, à commencer par la reconnaissance, fin 2017, de Jérusalem comme capitale malgré les remontrances de la communauté internationale. Durant ses deux journées sur place, Mike Pompeo doit visiter la nouvelle ambassade des Etats-Unis pour mieux rappeler cet acte symbolique.

En revanche, même si la Maison Blanche, sous la houlette de Jared Kushner, le gendre du président Trump, devrait dévoiler dans les semaines qui suivent le scrutin du 9 avril son plan de paix israélo-palestinien, Mike Pompeo ne va pas profiter de sa présence pour rencontrer l'Autorité palestinienne.

"Il faudrait déjà qu'ils veuillent nous parler, ce serait un bon début", a-t-il ironisé avant son arrivée, alors que les dirigeants palestiniens refusent tout contact avec l'administration américaine en raison de sa décision sur Jérusalem.

Depuis, les tensions se sont même exacerbées, le département d'Etat américain ayant coupé l'aide aux Palestiniens et entretenu un flou de plus en plus évident sur certains dossiers sensibles.

Ainsi, dans certains rapports, la diplomatie américaine ne désigne plus la Cisjordanie ou le Golan syrien comme étant "occupés" par Israël. S'agissant du Golan, désormais qualifié de "contrôlé" par l'Etat hébreu, certains y voient le prélude à une reconnaissance américaine de la souveraineté israélienne sur ce plateau stratégique.

"Pas de changement dans la politique américaine", s'est borné à répondre mercredi Mike Pompeo à une question sur ce glissement sémantique. Mais il n'a pas expliqué le contenu de cette politique, donnant une fois le plus l'impression d'aller dans le sens d'Israël mais à l'encontre du consensus juridique international.

Benjamin Netanyahu a lui réitéré que le Hezbollah tentait d'établir un réseau militaire secret dans le Golan syrien près du territoire sous son contrôle, pour réclamer que la communauté internationale reconnaisse que ce plateau stratégique "resterait toujours une partie de l'Etat d'Israël".

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