Slovénie : le conservateur anti-migrants Jansa va "essayer" de former un gouvernement
Le conservateur Janez Jansa, arrivé en tête des législatives slovènes dimanche, va "essayer" de former une coalition gouvernementale malgré son absence de majorité à ce jour, a-t-il annoncé jeudi après avoir été reçu par le président Borut Pahor.
"Nous allons essayer de former une coalition pour la Slovénie", a indiqué M. Jansa, dont le Parti démocrate slovène (SDS), arrivé en tête avec 25% des voix, reste loin de jouir d'une majorité de sièges dans la nouvelle assemblée.
M. Pahor, qui a précisé que cette entrevue ne revêtait pas de caractère officiel, ne pourra formellement donner de mandat de formation de gouvernement qu'une fois que le nouveau Parlement siégera, a priori le 22 ou le 23 juin.
Le chef de l'Etat a confirmé que selon la tradition il confierait cette tâche prioritairement au représentant du parti arrivé en tête aux législatives, à savoir en l’occurrence à M. Jansa.
"Bien sûr, quelqu'un d'autre pourrait également former un gouvernement, mais l'expérience nous a montré que ce n'est pas la meilleure option", a relevé M. Pahor jeudi.
Ancien Premier ministre de 2004 à 2008 et de 2012 et 2013, M. Jansa, 59 ans, ne dispose que de 32 sièges sur les 90 que compte le Parlement slovène, avec l'appui de son unique allié, le petit parti Nouvelle Slovénie.
Les autres formations ont dit exclure de s'associer à ce dirigeant volontiers clivant et qui a fait campagne en empruntant des accents xénophobes au Premier ministre national-conservateur Viktor Orban, dont il est proche.
Arrivé deuxième avec 12,7% des suffrages, l'indépendant Marjan Sarec, n'a pas caché vouloir former lui-même une coalition en cas d'échec de M. Jansa.
Mais dans un Parlement éclaté, cet ancien comédien de sensibilité centriste devrait pour ce faire s'allier à au moins quatre autres formations que la sienne pour rassembler une majorité, une gageure selon les commentateurs, qui n'excluent pas un retour aux urnes à l'automne.
"Je veux que la Slovénie reste politiquement stable. C'est pourquoi je souhaite que la procédure de formation d'un nouveau gouvernement se passe de façon aussi fluide que possible", a souligné M. Pahor.
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