Trump-Kim, J-1 : "excitation dans l'air" avant le sommet

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Par Jerome CARTILLIER et Francesco FONTEMAGGI - Singapour (AFP)
Publié le 10 juin 2018 - 08:36
Mis à jour le 11 juin 2018 - 07:06
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Photo non datée fournée le 9 juin 2018 par l'agence officielle nord-coréenne Kcna du leader Kim Jong Un accompagné par sa femme Ri Sol Ju (d) visitant un nouveau restaurant de fruits de mer à Pyongyan
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© KCNA VIA KNS / KCNA VIA KNS/AFP
Photo non datée fournée le 9 juin 2018 par l'agence officielle nord-coréenne Kcna du leader Kim Jong Un accompagné par sa femme Ri Sol Ju (d) visitant un nouveau restaurant de frui
© KCNA VIA KNS / KCNA VIA KNS/AFP

Donald Trump et Kim Jong Un affûtaient lundi à Singapour leur stratégie à la veille de leur sommet historique, en quête d'un difficile compromis sur la dénucléarisation de la Corée du Nord.

"Heureux d'être à Singapour, excitation dans l'air !", a tweeté en début de journée le président des Etats-Unis, qui se trouve pour la première fois, depuis dimanche, dans la même ville que le dirigeant nord-coréen.

Lundi, Donald Trump doit rencontrer le Premier ministre singapourien Lee Hsien Loong, comme Kim Jong Un la veille, pour une visite de courtoisie à l'hôte du sommet. Et des diplomates des deux pays ennemis se sont réunis dès le matin pour les derniers préparatifs.

Le tête-à-tête sans précédent n'aura lui lieu que mardi matin dans un hôtel de luxe de la cité-Etat asiatique.

Les regards du monde entier sont tournés vers Singapour avec une même interrogation: le président américain, 71 ans, qui a accepté à la surprise générale de rencontrer l'héritier de la dynastie des Kim, de plus de trente ans son cadet, réussira-t-il là où tous ses prédécesseurs ont échoué ?

"Cela fait 25 ans que la Corée du Nord essaie d'obtenir une rencontre avec un président américain en exercice", explique à l'AFP Boris Toucas, chercheur invité au Center for Strategic and International Studies à Washington.

Le sommet, qui offre une visibilité internationale au leader d'un régime ultra-fermé dont les déplacements à l'étranger se comptent sur les doigts d'une main, est donc déjà vu comme une concession de taille de la part des Etats-Unis.

- Nouveaux protagonistes -

En jeu, les ambitions atomiques de Pyongyang, sous le coup de sanctions internationales draconiennes.

"Nous restons déterminés à parvenir à la dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible de la péninsule coréenne", a affirmé lundi le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo, dans un tweet accompagné d'une photo d'une réunion de travail matinale de la délégation américaine.

Dans un compte-rendu du déplacement de l'homme fort de Pyongyang, l'agence nord-coréenne KCNA a évoqué l'avènement d'une "ère nouvelle", confirmant que la dénucléarisation mais aussi "un mécanisme de maintien de la paix permanent et durable dans la péninsule coréenne" seraient au menu du sommet.

Mais l'exigence américaine bute depuis des années sur la résistance opiniâtre des Nord-Coréens.

En 1994 puis en 2005, des accords avaient été conclus mais aucun d'entre eux n'a jamais été réellement appliqué, et la Corée du Nord a multiplié depuis 2006 les essais nucléaires et balistiques, jusqu'à la dangereuse escalade de l'an dernier.

guerre de Corée En rencontrant Kim, Trump mise sur son instinct et ses talents autoproclamés de négociateur hors pair. Mais alors que son administration laissait miroiter un accord historique le 12 juin, elle s'est dernièrement évertuée à faire retomber les attentes, évoquant le début d'un "processus" inédit.

Les protagonistes sont certes nouveaux, y compris le président sud-coréen Moon Jae-in, très investi dans un rapprochement avec le Nord.

Mais les ingrédients d'un éventuel accord sont, à de nombreux égards, les mêmes que par le passé: une dénucléarisation progressive en échange d'un soutien économique, de garanties de sécurité pour le régime reclus et d'un traité de paix mettant formellement fin à la guerre de Corée (1950-53).

"Trump a simplement offert ces rencontres aux Nord-Coréens sans obtenir aucune avancée", déplore l'expert Jeffrey Lewis dans Foreign Policy. "Il paraît évident depuis le début que la Corée du Nord n'a pas l'intention d'abandonner son arsenal nucléaire."

Alors que l'homme d'affaires républicain a assuré ne pas avoir vraiment besoin de se préparer pour le sommet, son équipe tente de donner l'image d'un président concentré et studieux à J-1.

Mais il a consacré sa salve de tweets matinale aux fortes tensions avec l'Europe et le Canada à l'issue d'un G7 qui a viré au fiasco, sur fond de guerre commerciale entre Washington et ses alliés.

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