Venezuela : que sait-on de "l'attentat" contre Nicolas Maduro ?

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Par Alex VASQUEZ - Caracas (AFP)
Publié le 06 août 2018 - 03:03
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Le président vénézuélien Nicolas Maduro à La Havane à Cuba, le 17 juillet 2018
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© YAMIL LAGE / AFP/Archives
Deux explosions, sept blessés, six arrestations: voilà ce que l'on sait, sur la base des déclarations des autorités vénézuéliennes, de l'attentat qui aurait visé samedi le président Nicolas Maduro avec des drones chargés d'explosif.
© YAMIL LAGE / AFP/Archives

Deux explosions, sept blessés, six arrestations: voilà ce que l'on sait, sur la base des déclarations des autorités vénézuéliennes, de l'attentat qui aurait visé samedi le président Nicolas Maduro avec des drones chargés d'explosif.

- Explosif C4 -

Le ministre de l'Intérieur et de la Justice Nestor Reverol a confirmé dimanche que l'"attentat" supposé contre le chef de l'Etat a été commis avec deux drones chargés chacun avec un kilo de C4, un puissant explosif militaire, capable, selon lui, de "faire des dégâts dans un rayon d'environ 50 mètres".

L'un des drones a survolé la tribune présidentielle mais a été perturbé par un système de brouillage et est allé exploser "hors du périmètre prévu", a déclaré M. Reverol. Le contrôle du second drone a été perdu et il a explosé contre un bâtiment situé non loin du lieu où se déroulait la parade militaire au cours de laquelle les faits ont eu lieu, a-t-il ajouté.

Sur des photos de l'AFP, on peut voir un immeuble à proximité du défilé dont la façade est noircie par ce qui semble être une explosion.

"J'ai pu observer comment le drone qui filmait la cérémonie a explosé", a déclaré samedi soir le procureur général Tarek William Saab sur CNN en espagnol, contredisant le ministre de l'Intérieur qui a affirmé que les deux engins étaient pilotés par des "terroristes".

- Revendication -

Un mystérieux groupe rebelle qui serait composé de civils et de militaires a revendiqué l'action, dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux.

"Nous ne pouvons pas tolérer que la population soit affamée, que les malades n'aient pas de médicaments, que la monnaie n'ait plus de valeur, que le système éducatif n'enseigne plus rien et ne fasse qu'endoctriner avec le communisme", assure ce texte, signé du "Mouvement national des soldats en chemise", jusque-là inconnu.

- Six arrestations -

"Nous avons jusqu'à présent six terroristes et tueurs à gages arrêtés, plusieurs véhicules saisis; des perquisitions ont eu lieu dans divers hôtels de la capitale, où des preuves accablantes ont été découvertes", a affirmé M. Reverol.

Le ministre a déclaré que "les exécutants et les planificateurs (de l'attaque) à l’intérieur et à l’extérieur du pays ont été entièrement identifiés" et que "d’autres arrestations ne sont pas exclues dans les prochaines heures".

Selon le ministre de l'Intérieur, l'un des interpellés était visé par un mandat d'arrêt pour une attaque "terroriste" contre une base militaire à Valencia, à l'ouest de Caracas, le 6 août 2017.

Les identités des personnes arrêtées ne sont pas encore connues. Le procureur général, considéré comme proche du pouvoir, doit tenir une conférence de presse lundi matin.

Selon un rapport de police consulté par l'AFP, un certain César Saavedra a été arrêté en lien avec l'explosion du drone contre l'immeuble.

- Bogota, "financiers" aux USA -

"Je n'ai pas de doute que le nom de Juan Manuel Santos (le président colombien, ndlr) est derrière cet attentat", a assuré le président Maduro, évoquant aussi des "financiers" non identifiés qui résideraient aux Etats-Unis.

A Bogota, le gouvernement a qualifié d'"absurde" l'accusation contre le président Santos.

"Je peux dire catégoriquement qu'il n'y a eu absolument aucune participation du gouvernement américain là-dedans", a déclaré John Bolton, le conseiller à la sécurité nationale du président américain Donald Trump.

- Sept blessés -

Sept militaires ont été blessés et hospitalisés à la suite de l'attaque, selon le ministre de la Communication Jorge Rodriguez. L'un d'entre eux, capté par le photographe argentin Marco Salgado, a été évacué par des camarades, la tête ensanglantée.

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