Verdict le 27 août pour les deux journalistes de Reuters emprisonnés en Birmanie

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Par AFP - Rangoun
Publié le 20 août 2018 - 12:32
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Le journaliste birman Wa Lone escorté de policiers lors de son procès à Rangoun le 20 août 2018
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© YE AUNG THU / AFP
Le journaliste birman Wa Lone escorté de policiers lors de son procès à Rangoun le 20 août 2018
© YE AUNG THU / AFP

La justice birmane rendra son verdict le 27 août dans le procès des deux journalistes de Reuters poursuivis pour avoir violé la "loi sur les secrets d'Etat" en enquêtant sur un massacre de membres de la minorité musulmane des Rohingyas.

Wa Lone, 32 ans, et Kyaw Soe Oo, 28 ans, en détention préventive depuis décembre 2017, risquent de se voir infliger une peine de 14 ans de prison s'ils sont reconnus coupables.

Les autorités birmanes les accusent d'avoir détenu des documents confidentiels relatifs aux opérations des forces de sécurité dans l'Etat Rakhine, une région dans le nord-ouest du pays théâtre du drame rohingya.

"Si ces documents s'étaient retrouvés entre les mains de terroristes, ces derniers auraient pu fomenter plus facilement de nouvelles attaques", a estimé lundi le procureur Kyaw Min Aung dans ses réquisitions.

"Les allégations de l'accusation sont sans fondement", a déclaré de son côté Wa Lone, à l'issue de l'audience, ajoutant qu'il espérait voir bientôt sa fille, née il y a quelques jours.

L'agence Reuters a indiqué dans un communiqué espérer un acquittement.

Les deux reporters affirment que la police leur a tendu un piège en leur faisant remettre les documents compromettants juste avant leur arrestation.

Et, au cours de l'audience, un policier a confirmé que les journalistes avaient été piégés.

Wa Lone et Kyaw Soe Oo enquêtaient sur le massacre de dix Rohingyas dans le village d'Inn Dinn.

Quelques jours après leur arrestation, l'armée avait reconnu que des soldats et des villageois bouddhistes avaient tué de sang-froid plusieurs membres de cette minorité le 2 septembre 2017. Sept militaires ont été condamnés à dix ans de prison pour cette tuerie.

Le procès aura été marqué par les appels de la communauté internationale pour défendre la liberté de la presse qui reste très menacée dans le pays malgré l’arrivée au pouvoir en avril 2016 de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) emmenée par Aung San Suu Kyi, ancienne opposante à la junte et lauréate du prix Nobel de la paix.

Plus de 700.000 Rohingyas ont fui vers le Bangladesh en 2017, face aux violences commises par les forces armées birmanes, une répression qualifiée par l'ONU de "nettoyage ethnique". Au moins 6.700 ont été tués au cours du premier mois de l'offensive militaire, d'après l'ONG Médecins sans frontières.

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