Washington fait pression à l'ONU pour maintenir l'unité face à Pyongyang

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Par Philippe RATER - Nations unies (Etats-Unis) (AFP)
Publié le 20 juillet 2018 - 19:28
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Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo et la ministre sud-coréenne des Affaires étrangères Kang Kyung-wha le 20 juillet 2018 à New York
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© Don Emmert / AFP
Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo et la ministre sud-coréenne des Affaires étrangères Kang Kyung-wha le 20 juillet 2018 à New York
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Le secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo, a fait pression vendredi lors d'une réunion à New York avec les membres du Conseil de sécurité afin de maintenir l'unité de l'ONU face à l'exigence d'une dénucléarisation de la Corée du Nord.

Son message "a été de consolider l’unité et la fermeté du Conseil sur la mise en œuvre pleine et entière des sanctions, éviter tout signal prématuré de relâchement qui serait un contre-signal", a indiqué un diplomate sous couvert de l'anonymat à l'issue des entretiens qui ont duré une heure à la mission diplomatique sud-coréenne près du siège de l'ONU.

Mike Pompeo a aussi informé ses interlocuteurs d'une probable visite du président sud-coréen à Pyongyang à l'automne, selon la même source.

L'objectif de cette réunion était principalement de garder la Chine et la Russie, soutiens de Pyongyang, dans le même bateau que les Occidentaux, après la triple série de sanctions économiques infligée en 2017 à la Corée du Nord pour la contraindre à suspendre, voire arrêter ses programmes d'armement nucléaire et conventionnel jugés dangereux.

Selon une source diplomatique, "les Chinois ont lancé des ballons d'essai" au cours des dernières semaines pour alléger les sanctions "mais à chaque fois Washington a dit non".

Ces derniers mois, plusieurs membres du Conseil de sécurité avaient exprimé une certaine frustration de ne pas être informés par les Etats-Unis sur leurs relations avec les Nord-Coréens, passées de l'enceinte multilatérale des Nations unies à des échanges bilatéraux et des visites de Mike Pompeo à Pyongyang.

Sur l'application des sanctions, "à ce stade, il n'y a eu aucun constat" de relâchement, notamment de la Chine, depuis le sommet à la mi-juin à Singapour entre les présidents américain Donald Trump et nord-coréen Kim Jong Un, selon des diplomates.

- "Pas le moment" -

Au Conseil de sécurité, "il n'y a pas eu de discussion sérieuse jusqu'à présent pour lever bientôt les sanctions", indique l'un d'entre eux. "Pour cela, il nous faut voir un mouvement sérieux sur le terrain" nord-coréen vers une dénucléarisation. En attendant, "il nous faut garder la pression et ce n'est pas le moment de lever les sanctions".

Cette semaine, Donald Trump a affirmé qu'il n'y avait pas de date butoir pour la dénucléarisation de la Corée du Nord, après avoir estimé qu'elle allait débuter "très rapidement". "Les discussions continuent et se déroulent très, très bien" et "les relations sont très bonnes", a-t-il assuré.

La triple série de sanctions approuvées par l'ONU en 2017 interdit notamment aux Etats membres des Nations unies d'acheter à la Corée du Nord du charbon, du fer, du textile et des produits de la pêche. Les exportations de pétrole vers Pyongyang sont aussi limitées.

Jeudi, les Etats-Unis ont échoué à interdire complètement pour 2018 l'envoi de produits pétroliers raffinés vers la Corée du Nord. Se basant sur des images satellitaires de transbordement illicite de cargaisons en mer et d'accostages de pétroliers en Corée du Nord, Washington a fait des supputations sur le volume de pétrole acheminé et en a déduit que Pyongyang avait dépassé ses quotas autorisés par l'ONU pour cette année.

Moscou et Pékin ont demandé à Washington des informations complémentaires et des explications sur la méthodologie retenue afin de pouvoir se faire un avis sur la demande d'interdiction américaine, renvoyant toute décision à dans plusieurs mois.

Lors de la réunion vendredi, Mike Pompeo a "fait passer le message à la Russie et la Chine de lever leurs objections au Comité de sanctions sur la question des quotas de pétrole", selon une source diplomatique.

Le secrétaire d'Etat, accompagné de l'ambassadrice américaine à l'ONU Nikki Haley, a eu ensuite à la mi-journée un entretien avec le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres.

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