Européennes : EELV invoque "l'écologie du courage" pour se mettre en ordre de marche

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Par Sami ACEF - Strasbourg (AFP)
Publié le 25 août 2018 - 00:05
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L'"écologie du courage" avant l'"écologie de l'affichage", c'est le cri de ralliement lancé par Yannick Jadot, qui espère galvaniser les troupes d'EELV et dépasser les divergences de stratégie pour créer la surprise aux européennes.

"L'écologie part à la conquête de l'Europe": à quelques coups de pédale du Parlement européen, la tête de liste EELV pour le scrutin de mai prochain tente de réchauffer un parterre de militants écologistes, tout juste sortis de table et privés de soleil, au deuxième jour de leurs universités d'été.

"On n’est pas dans une écologie de l’affichage, on est dans une écologie du courage", lance-t-il encore enchaînant les tacles, notamment contre Emmanuel Macron : "L'affichage, c’est de dire que la planète doit être +great again+, et, +en même temps+ de signer les accords avec le Mercosur ou le Canada. Le courage, c’est de s'y opposer".

Du courage, il en faudra au parti écologiste pour atteindre les objectifs élevés avancés par Yannick Jadot: un score de 15% aux européennes, contre 9% en 2014 et tout proche des 16% records de 2009. D'autant que le parti sort de deux déceptions électorales, et, malgré une situation financière "saine" selon sa direction, reste fragile.

Alors pour donner du baume au coeur aux militants, l'eurodéputé salue les combats menés au Parlement européen : "le glyphosate", "l'interdiction de l’huile de palme dans les agro-carburants", "de la pêche électrique", énumère-t-il, faisant applaudir chaleureusement les eurodéputés sortants, - "imaginez si nous étions plus nombreux" -, sans manquer de saluer les mobilisations de la société civile.

Pour autant, celui qui vise un troisième mandat européen s'attache à parler des "échecs" de l'Union européenne, coupable d'avoir laissé "un jeune sur cinq au chômage", et dont les politiques menées en son nom "sacrifient les services publics" ou "plient face aux lobbies".

"Retrouvons le courage de nos pères fondateurs", lance-t-il encore dans un discours fustigeant également la notion de "submersion migratoire", occasion de saluer l'action du maire écologiste de Grande-Synthe Damien Carême, fortement pressenti pour intégrer la liste aux européennes. A défaut de confirmation officielle de sa candidature, Damien Carême a été bruyamment applaudi.

- "Quelque chose de positif" -

"C'était un discours pour donner la pêche", se félicite Corinne Tissier, 20 ans de militantisme derrière elle. "Il fait bien le point sur tout, et sur un ton positif. Les Verts, on nous reproche souvent d'être seulement +contre+".

David Cormand, secrétaire national et candidat aux européennes, s'était déjà attaché en ouvrant les universités à présenter une écologie positive pour ces européennes. "On veut nous présenter cette campagne comme un choix entre deux référendums, pour ou contre Macron, et pour ou contre l'Europe. Nous allons assumer de proposer quelque chose de positif", affirme le dirigeant écologiste.

"C'était un bon discours, enthousiasmant pour les militants", estime la sénatrice Esther Benbassa, qui appelle cependant la tête de liste à "arrondir les angles", notamment sur la question d'ouverture à afficher vis-à-vis des forces politiques de gauche, et notamment du mouvement Générations de Benoît Hamon, en faveur de qui Yannick Jadot s'était retiré pendant la présidentielle.

La question divise en interne au parti, entre ceux qui disent ne pas comprendre pourquoi l'ancien socialiste, s'il partage leurs idées écologistes, a créé son mouvement, ceux qui font valoir que le scrutin proportionnel n'impose aucune alliance, et ceux qui craignent de ne pas pouvoir expliquer aux électeurs, une fois la campagne lancée, pourquoi deux mouvements si proches dans leurs idées ne collaboreraient pas.

Yannick Jadot, lui, préfère axer son discours sur le parti : "Seule notre liste est sincèrement, radicalement, positivement européenne".

"Les Français sont prêts, ils veulent qu'on leur parle d'écologie", presse l'eurodéputée sortante Karima Delli.

"Yannick Jadot met la barre assez haut" dans ses objectifs de voix, reconnaît Daniel Mousset, militant depuis 25 ans. "J'espère que ces paroles vont être suivies dans la mobilisation".

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