Le Pen fustige la "déferlante" migratoire à l'unisson de Salvini

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Par Anne RENAUT - Fréjus (AFP)
Publié le 16 septembre 2018 - 20:18
Mis à jour le 17 septembre 2018 - 11:34
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Marine Le Pen s'en est prise avec virulence à la "folle politique immigrationniste" de l'UE lors de sa rentrée dimanche à Fréjus (Var), creusant le sillon partagé avec ses alliés nationalistes qui ont le vent en poupe en Europe.

"Aujourd'hui les préfets n'ont plus qu'une seule activité, l'implantation des migrants", a affirmé la présidente du Rassemblement national devant quelque 800 militants réunis dans le théâtre de Fréjus.

"Pour cette folle politique, qui exaspère une majorité de Français, l'argent coule à flots", alors qu'il "n'y a jamais eu d'argent pour les SDF", a-t-elle fustigé.

La finaliste de la présidentielle en 2017 s'en est prise aussi à Emmanuel Macron, soumis à cette politique selon elle, et qui "ne marche pas" mais "rame".

Le président, qui a endossé le rôle de premier adversaire des "nationalistes" en Europe, apparaît au coude à coude avec le RN dans un sondage Odoxa sur les élections européennes paru jeudi (21,5% pour LREM contre 21% pour le RN).

Un score semblable à celui de Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle salué par les militants réunis à Fréjus.

Son discours a été peu apprécié par la ministre des Affaires européennes Nathalie Loiseau. Elle a jugé sur Twitter "insultant" pour les Etats membres qui ont connu "le joug de Moscou", la comparaison de Mme Le Pen entre l'UE --"dictature populicide"-- et l'URSS.

- FPÖ et Ligue représentés -

Le matin, les élus ont entendu, "ravis", l'essayiste Hervé Juvin, inconnu du grand public, proche de la Nouvelle droite, leur parler d'écologie, un thème que le RN voudrait développer pour séduire les classes moyennes et supérieures.

M. Juvin, cité pour conduire la liste du RN, a été mentionné plusieurs fois par Mme Le Pen dans son discours.

Malgré l'affaire des emplois fictifs au Parlement européen, pour laquelle Marine Le Pen est à nouveau convoquée par les juges en octobre, Caroline André, conseillère municipale de Cagnes-sur-Mer (Alpes maritimes) "n'est pas inquiète" pour la cheffe du RN.

Cette enquête a plombé les finances du parti, déjà très endetté. Les juges ont ordonné fin juin la saisie de 2 millions d'euros d'aide publique due au RN, craignant que le parti n'utilise cet argent pour rembourser ses dettes au lieu de payer d'éventuels dommages.

Le RN risque en outre un nouveau procès sur le financement de ses campagnes en 2014 et 2015.

"Ce sont des persécutions", selon les dirigeants du RN.

Bien qu'à court d'argent, le RN a présenté plusieurs tracts à Fréjus, dont l'un montre Marine Le Pen à côté de son allié italien devenu ministre de l'Intérieur, Matteo Salvini.

"Avec nous, l'Aquarius (bateau humanitaire interdit de venir en Italie, NDLR) n'accostera plus sur les côtes françaises", a promis Marine Le Pen, en référence à une décision controversée de M. Salvini, et en présence de représentants de la Ligue italienne et du FPÖ autrichien.

Longtemps son inspiratrice, Marine Le Pen entend profiter de l'expérience de son ami au pouvoir depuis mai.

Maximilian Krauss, représentant des jeunes du FPÖ, a dénoncé à Fréjus "l'islamisation (du) continent", et plaidé pour "une renaissance des cultures". "Oui à l'Europe des peuples, non à l'Europe des technocrates et des spéculateurs", a déclaré le député de la Ligue Flavio di Muro.

- Prudence sur l'euro -

Mme Le Pen doit encore convaincre qu'elle peut se rapprocher d'autres formations de droite plus traditionnelles pour accéder au pouvoir, comme l'ont fait ses alliés en Autriche et en Italie, et alors que LR exclut toute alliance.

A défaut d'avoir persuadé le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan de s'associer à elle, Marine Le Pen promet une liste "de rassemblement".

Dimanche à Fréjus, Marine Le Pen n'a en revanche pas abordé la question de la sortie de l'euro, qui divise ses électeurs et n'est plus la priorité du RN.

Son ancien bras droit Florian Philippot, qui a quitté le parti après la présidentielle, l'éreinte à ce sujet dans un livre à paraître mercredi.

Il explique ainsi par un "renoncement à la victoire" le retour de Mme Le Pen à des thèses plus identitaires, sous l'influence selon lui des anciens mégrétistes, dont son conseiller Philippe Olivier.

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