Les élus reçus par Macron s'opposent à un référendum le jour des européennes

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Par AFP - Paris
Publié le 05 février 2019 - 19:25
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Emmanuel Macron (g) reçoit Gilles Le Gendre, président du groupe LREM à l'Assemblée
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© BENOIT TESSIER / POOL/AFP
L'hypothèse de la tenue d'un référendum le jour des élections européennes a été critiquée par les responsables politiques de gauche, du centre et de la droite.
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L'hypothèse de la tenue d'un référendum le jour des élections européennes a été critiquée par les responsables politiques de gauche, du centre et de la droite reçus mardi par Emmanuel Macron dans le cadre du grand débat.

Organiser "un référendum peut être une bonne idée, mais certainement pas le jour des européennes", a affirmé Bruno Retailleau, le chef de file des sénateurs LR. "Pas question", a également dénoncé Jean-Christophe Lagarde, le patron des députés UDI, à l'issue de son entretien à l'Elysée.

Ce serait "étonnant" qu'Emmanuel Macron, qui "s'est fait élire sur une image très européenne", choisisse d'organiser un référendum le 26 mai, jour du scrutin européen, a également réagi Valérie Rabault, la présidente du groupe PS à l'Assemblée.

De son côté, le patron des députés MoDem Patrick Mignola a estimé que le référendum pouvait "être une solution", mais "pas nécessairement le jour des Européennes".

Enfin, son collègue du groupe communiste André Chassaigne, dernier reçu par Emmanuel Macron, ne s'est pas exprimé sur la date, mais a averti qu'un référendum pouvait "être au final une mèche lente sur un bâton de dynamite".

Selon le Journal du dimanche, le président serait tenté de convoquer un référendum le 26 mai, mais cette hypothèse n'a pas la faveur de plusieurs membres de sa majorité, dont le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. Le Premier ministre Edouard Philippe s'est lui-même montré circonspect, mardi au Sénat, en estimant que "tout ce qui aurait pour effet de remettre en cause la clarté du débat" sur l'Europe "serait probablement à écarter".

"Je suis convaincu qu'il ne viendra pas à l'idée du président de le faire concomitamment aux élections européennes", a déclaré Bruno Retailleau car "ce serait sacrifier le débat européen et jouer l'Europe à la roulette russe du référendum".

Pour M. Lagarde, "on ne peut pas être président de la République en se faisant élire sur un projet européen et sacrifier le débat européen, ce serait trahir son mandat".

"S'il y a un référendum le jour des élections européennes, je crains que l'Europe ne passe à la trappe", a estimé Valérie Rabault.

Au-delà de sa date, se pose la question du contenu du référendum qui "ne peut pas être l'alpha et l'oméga du grand débat", selon la porte-parole du MoDem, Sarah El Haïry.

Pour Bruno Retailleau, "les Français ne demandent pas la proportionnelle tous les jours sur les rond-points. Ils demandent du pouvoir d'achat, ils demandent moins d'impôts". "Il faut faire de vraies réformes, pas des semblants de réforme", a-t-il dit au président.

La réponse au grand débat doit être "avant tout économique et sociale" et non "uniquement institutionnelle", a insisté Valérie Rabault. En faisant une comparaison entre la situation actuelle et mai 68: "quand le général de Gaulle a voulu résoudre 68, il a fait le Grenelle. C'est-à-dire (une réunion) avec les partenaires sociaux" et "pas juste une réforme institutionnelle".

"La priorité de la priorité, ce sont des mesures concrètes de justice sociale; le reste c'est de l'artifice", a prévenu André Chassaigne. Qui a aussi mis en garde le président contre une réduction du nombre de députés. "Ce n'est pas la bonne solution" car "on aura des députés hors-sol alors qu'on a besoin d'élus très près du terrain".

Emmanuel Macron poursuit mercredi ses échanges en tête-à-tête avec les chefs des groupes et de partis représentés à l’Assemblée, au Sénat et au Parlement européen. Il reçoit en particulier Marine Le Pen (RN) et Jean-Luc Mélenchon (LFI).

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