Médecine : suppression du stage obligatoire dans les "déserts médicaux"

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Par AFP - Paris
Publié le 19 mars 2019 - 19:43
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Thomas Mesnier, député LREM, ici à Angoulême le 14 juin 2017, propose d'intégrer les étrangers sans
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© Yohan BONNET / AFP/Archives
Thomas Mesnier à Angoulème, le 18 juin 2017
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L'Assemblée nationale a rétropédalé mardi à propos de l'idée d'un stage obligatoire en zone sous-dotée pour les étudiants en médecine, avant l'internat, qui avait été prévue en commission à l'initiative de certains "marcheurs" pour lutter contre les "déserts médicaux".

Les députés ont adopté par 84 voix contre 39 un amendement du rapporteur Thomas Mesnier (LREM) supprimant cette disposition du projet de loi santé, alors que les mesures de coercition sont mal perçues dans la profession.

Elle prévoyait, pour accéder au troisième cycle des études de médecine, que les étudiants aient validé "un stage situé dans une zone caractérisée par une offre de soins insuffisante ou des difficultés dans l’accès aux soins".

M. Mesnier a fait valoir dans l'hémicycle que l'objectif de la disposition paraissait "louable", mais a expliqué que ce serait "une difficulté majeure pour les étudiants" dans certaines zones peu dotées en maîtres de stage. Marie Tamarelle-Verhaeghe (LREM) a aussi plaidé que "toutes les idées ne sont pas bonnes", estimant que "la faisabilité n'est pas là".

Ils ont eu l'appui de la ministre de la Santé Agnès Buzyn, qui a notamment fait valoir que pour des étudiants de deuxième cycle qui "ont des heures de cours tous les après-midi, ça n'est pas possible techniquement", sa collègue de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal se disant "convaincue que la contrainte n'est pas efficace".

Comme d'autres élus LR, Jean-Carles Grelier a aussi estimé que la disposition introduite en commission était une "erreur" et une "fausse bonne idée", plaidant qu'il ne fallait pas "brusquer" les étudiants en médecine.

Des élus d'opposition mais aussi de la majorité, ont à l'inverse regretté la disparition de cette disposition, comme Joël Aviragnet (PS) qui a défendu une mesure "de bon sens", ainsi que Francis Vercamer (UDI-Agir) et Caroline Fiat (LFI).

Audrey Dufeu-Schubert (LREM), qui avait porté l'idée en commission, a aussi jugé "regrettable" cette suppression, plaidant qu'il fallait permettre aux étudiants de découvrir la médecine dans ces territoires, l'idée étant ainsi de les inciter à s'y installer.

Par la suite, via des amendements LREM, les députés ont inscrit le simple principe d'un "déploiement tout au long des études de médecine d’une offre de formation et de stage répondant aux besoins des zones caractérisées par une offre de soins insuffisante ou des difficultés dans l’accès aux soins".

Les députés ont aussi adopté un amendement de la co-rapporteure Stéphanie Rist (LREM), sous-amendé par le gouvernement, pour une meilleure réponse aux "besoins de santé": un décret devra déterminer comment assurer "une adéquation optimale entre le nombre de postes ouverts aux étudiants de troisième cycle (internat, ndlr) et le nombre de postes effectivement pourvus".

Car "le choix du lieu du 3e cycle conditionne généralement le choix du lieu d'installation des futurs professionnels", selon Mme Rist.

Le projet de loi prévoit que les "épreuves classantes" pour l'accès à l'internat (en fin de 6e année d'études) vont disparaître au profit de nouveaux examens.

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