Pécresse veut déloger les opposants à la base de loisirs de Romainville

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Par AFP - Bobigny
Publié le 25 octobre 2018 - 15:24
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Deux manifestantes protestent contre le défrichage d'une forêt près de Romainville, le 14 octobre 2018
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© Thomas SAMSON / AFP
Manifestation contre le projet de zone de loisurs le 14 octobre 2018 à Romainville (Seine-Saint-Denis)
© Thomas SAMSON / AFP

La présidente LR de la Région Ile-de-France Valérie Pécresse a écrit au gouvernement pour réclamer "l'intervention des forces de police" afin de déloger les opposants à un projet de base de loisirs à Romainville (Seine-Saint-Denis), a annoncé jeudi la Région.

Dans des courriers adressés le 19 octobre aux ministres de l'Intérieur et de la Justice, Christophe Castaner et Nicole Belloubet, et révélés par Le Parisien, la présidente de la Région dit souhaiter que le gouvernement puisse "donner l'ordre aux forces de police d'intervenir" dans la forêt sauvage de la Corniche des forts afin que le chantier, lancé le 8 octobre, "puisse reprendre dans des conditions normales".

Elle invoque le risque "d'événements dramatiques dans la mesure où le site clôturé constitue une zone de carrière dangereuse et que toute intrusion peut avoir pour conséquence des chutes potentiellement mortelles".

"Les polices nationale et municipale sont présentes chaque matin, dressent des contraventions mais n'ont pas ordre d'intervenir", déplore l'élue, qui a également déposé plainte pour intrusion illégale et blocage de chantier.

Les opposants, réunis dans un "Collectif des amis de la Corniche des forts", dénoncent le défrichage de 2.000 arbres et un projet "écologiquement aberrant". Sur ce site de 27 hectares fermé au public depuis 1965, une végétation foisonnante, enchevêtrement d'arbres, de lianes et de ronces, s'est développée sur d'anciennes carrières de gypse.

Depuis quelques jours, le noyau dur des opposants locaux a été rejoint par des militants qui entendent faire de ce site une ZAD ("zone à défendre").

A l'étude depuis une vingtaine d'années, un projet de base de loisirs de 7 hectares a été entériné par la Région pour un coût de plus de 12 millions d'euros. En 2020, il devrait notamment accueillir une prairie "solarium", des jeux pour enfants et des agrès sportifs, mais aussi un poney-club et de l'accrobranche.

Le 14 octobre, une semaine après la publication d'un rapport alarmant du GIEC (groupe d'experts sur le climat de l'ONU), 150 personnes avaient fait une chaîne humaine devant le bois.

Le lendemain, un petit groupe d'opposants, parmi lesquels l'ex-membre des Rita Mitsouko Catherine Ringer, avait commencé à bloquer les engins de chantier. "On est là pour défendre les arbres qui freinent le réchauffement climatique et dénoncer le fait de faire une prairie en injectant du béton dans le sol alors qu'il y a tout ce qu'il faut ici en matière d'espaces verts", avait dénoncé la chanteuse.

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