Prix agricoles : "solution de compromis" votée à l'Assemblée selon Travert

Auteur:
 
Par AFP - Paris
Publié le 13 septembre 2018 - 20:24
Image
Le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert à Saint-Jacques-de-la-Lande, près de Rennes le 11 septembre 2018
Crédits
© DAMIEN MEYER / AFP/Archives
Le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert à Saint-Jacques-de-la-Lande, près de Rennes le 11 septembre 2018
© DAMIEN MEYER / AFP/Archives

L'Assemblée nationale a "clarifié" jeudi le rôle des interprofessions agricoles dans l'élaboration des indicateurs de prix, une "solution de compromis" selon le gouvernement qui a assuré avoir entendu l'inquiétude du secteur, sans convaincre l'opposition.

Un amendement au projet de loi alimentation et agriculture du rapporteur Jean-Baptiste Moreau (LREM), adopté en nouvelle lecture, contraint les organisations interprofessionnelles à élaborer et à diffuser ces indicateurs, qui doivent servir de référence dans les négociations commerciales, alors que jusque-là ce n'était pas une obligation.

"Nous avons bien entendu l'inquiétude des professionnels", a affirmé le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert, défendant auprès des députés une "solution de compromis" et une "avancée significative" qui "clarifie" le rôle des interprofessions et va les "mobiliser".

Les agriculteurs souhaitaient que les filières puissent s'appuyer sur l'Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires (OFPM) pour établir ces indicateurs, pour éviter que les acteurs les plus puissants - distributeurs et transformateurs - n'imposent leur volonté.

Mais le gouvernement estime pour sa part que c'est aux filières de prendre leurs responsabilités, par le biais de la négociation.

L'OFPM pourra aider les interprofessions, comme le médiateur des relations commerciales, représentant de l'Etat, mais "n'a pas à venir valider" les indicateurs, a indiqué le rapporteur.

Plusieurs élus, de droite comme de gauche, ont estimé que l'amendement n'allait "pas assez loin", plaidant pour "revenir aux fondamentaux des Etats généraux de l'alimentation" et éviter que "la loi du plus fort" ne l'emporte.

Pour le chef de file du groupe LR, Christian Jacob, l'amendement ne va "absolument rien changer" car rien n'est prévu si l'interprofession n'élabore pas d'indicateur.

"Si l'Etat n'assume pas son rôle de régulateur dans une économie de marché, le déséquilibre dans le rapport de force risque de perdurer", a aussi affirmé le socialiste Guillaume Garot.

"Ce que vous faites, c'est une mèche lente sur un bâton de dynamite, parce qu'il va y avoir des déceptions", a lancé le communiste André Chassaigne.

"On demande aux paysans de se mettre d'accord avec l'industrie alimentaire et la grande distribution (...) si ça marche au pays des bisounours, tant mieux", mais "je ne fais pas confiance", a aussi affirmé l'Insoumis François Ruffin.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.