Journée des droits des femmes : le journal Libération plus cher pour les hommes

Auteur:
 
Par AFP - Paris
Publié le 08 mars 2018 - 09:38
Image
France-Soir
Crédits
©DR
Municipale 2014
©DR

Les inégalités hommes-femmes dénoncées dans les kiosques: le quotidien Libération a été vendu 50 centimes plus cher aux hommes qu'aux femmes ce jeudi 8 mars, journée internationale des droits des femmes, pour illustrer les écarts de salaires entre les deux sexes.

"Les bénéfices éventuels seront reversés au Laboratoire de l'égalité", a précisé le journal.

"Malgré la loi, l'écart de salaires entre les hommes et les femmes est toujours de 25% en France. Pour mettre en évidence cette injustice, Libération a décidé d'appliquer, pour une journée, la même différence à son prix de vente", soit 2,50 euros pour les premiers et 2 euros pour les secondes, écrit le quotidien en Une.

Le journal a exceptionnellement deux Unes distinctes, selon le sexe de l'acheteur ou de l'acheteuse: l'une avec un pictogramme "homme" et la mention "Pour les hommes 2 euros 50", l'autre avec un pictogramme "femme" et la mention "Pour les femmes 2 euros, prix normal".

"Au départ, Libé a plutôt envisagé de faire une fleur aux femmes: un prix plus bas, 1,50 euro. Mais ça avait des airs d'aumône", affirme le quotidien dans ses pages intérieures, en précisant qu'il s'était inspiré de la démarche initiée par un mensuel canadien, Maclean's, dans son édition de mars.

"Notre geste du 8 mars, quoique symbolique, aura peut-être un effet: celui d'une piqûre de rappel", espère le directeur de la rédaction, Laurent Joffrin, dans son éditorial.

Le site de fact-checking de Libération, CheckNews, s'est interrogé jeudi sur la légalité de cette opération. Laurent Joffrin concède ne pas s'être posé la question : "ça ne nous est pas venu à l'idée que cela pouvait être illégal".

Si une "discrimination directe" est punie par la loi l'article 225-3 du code penal, il précise qu'une discrimination fondée sur le sexe dans le cadre "la promotion de l'égalité des sexes ou des intérêts des hommes ou des femmes" n'est pas concernée par cette interdiction.

Selon Emmanuel Soussen, avocat conseil de Libération, cette opération d'un jour est bien légale car "nous pouvons considérer qu'il s'agit d'une promotion de l'égalité entre les femmes et les hommes".

Libération a expliqué s'être inspiré de Macleans, un mensuel canadien, qui a appliqué en février aux hommes un tarif plus élevé de 26% - l'écart de salaire au Canada-, soit 8,81 dollars contre le prix habituel de 6,99 dollars pour les femmes.

Le sujet de l'égalité hommes-femmes ou des violences faites aux femmes dans la foulée des mouvements #BalanceTonPorc et #MeToo fait la Une de la quasi-totalité des quotidiens jeudi.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.