Les instituteurs trouvent le CP à 12 élèves en éducation prioritaire "très positif"

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Par Isabelle TOURNÉ - Paris (AFP)
Publié le 25 juin 2018 - 19:19
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Un enfant travaille dans une salle de classe, à La Gavarnie-Gédre, le 16 mars 2018
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© PASCAL PAVANI / AFP/Archives
Les instituteurs trouvent le CP à 12 élèves en éducation prioritaire "très positif".
© PASCAL PAVANI / AFP/Archives

Mesure-phare du ministre de l'Education, le dédoublement des classes de CP dans les quartiers défavorisés est, un an après, globalement plébiscité par les enseignants et syndicats, qui regrettent toutefois une mise en œuvre au détriment d'autres classes et écoles.

C'était une promesse du candidat Emmanuel Macron. A la rentrée 2017, les effectifs des 3.700 classes de CP dans les écoles des quartiers très défavorisés (dits REP+) ont été réduits à une douzaine d'élèves.

La mesure doit maintenant s'étendre progressivement aux CE1 de REP+ et aux CP des écoles des quartiers défavorisés (REP) à la rentrée prochaine puis, en 2019, aux CE1 de REP.

"Après les élections, cette mesure s'est concrétisée dans l'urgence", a souligné lundi Francette Popineau, secrétaire générale du Snuipp-FSU, principal syndicat du primaire, en présentant un premier bilan.

Le syndicat a interrogé en ligne en avril et mai des milliers d'enseignants pour recueillir leur avis sur la mesure. Plus d'un millier ont répondu, dont un peu moins de 400 de manière exhaustive.

Le dispositif semble avoir leurs faveurs. Ainsi, pour 90% d'entre eux, le climat de classe est plus apaisé. Une très grande majorité (84%) jugent que cela favorise les interactions entre élèves. Surtout, pour 71% des profs ayant répondu à l'enquête, les compétences des élèves dans ces classes à effectif réduits sont acquises plus rapidement.

Yvan Ternon, enseignant dans l'Eure dans une classe de CP à 12 élèves, interrogé par l'AFP, confirme: "le fait d'avoir été en petits effectifs a clairement mis les enfants en confiance, ils n'avaient pas peur de se tromper, de se réexpliquer les choses entre eux". Et s'il y avait en début d'année "d'énormes disparités entre eux, tous sont en fin d'année quasiment lecteurs", se félicite-t-il.

- "Corriger la tenue du crayon"-

Même enthousiasme chez Claire Alanore, qui enseigne à Dreux: "le bilan est très positif, on a pu être beaucoup plus présents pour les élèves fragiles, qui demandaient beaucoup d'attention. Et travailler dans une ambiance de travail plus sereine".

Enseigner en petits effectifs lui a aussi permis de dégager du temps pour insister sur le jeu, les manipulations, ou encore "pouvoir corriger la tenue du crayon".

Revers de la médaille, pour mettre en place la mesure, le gouvernement a puisé dans un autre dispositif, appelé "Plus de maîtres que de classes", qui consistait à affecter un enseignant supplémentaire dans une école, et était également plébiscité par les enseignants de l'élémentaire.

Selon les répondants à l'enquête du syndicat, ce dispositif n'a été conservé que dans 28% des écoles concernées.

Comme dans celle de Claire Alanore, qui regrette que "ses collègues (aient) clairement souffert de ce manque cette année", dans les classes autres que le CP.

La mesure va aussi entraîner des fermetures de classe dans les zones rurales, et coûter des postes de remplaçants ou de Rased (réseaux d'aides spécialisées aux enfants en difficulté) dont ont besoin les enfants en difficulté, s'est aussi inquiétée Francette Popineau. "C'est là que le bât blesse".

Reste que la baisse des effectifs "est un levier important pour favoriser la réussite" des élèves, souligne le syndicat, qui plaide pour une diminution du nombre d'élèves dans l'ensemble des classes.

Un souhait partagé par Stéphane Crochet, secrétaire général du SE-Unsa : "bien souvent, on a des classes de 30 élèves en maternelle, or ces années-là sont également cruciales pour le début des apprentissages".

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