Pour les Polonais, un premier dimanche sans courses dans les grandes surfaces
Les Polonais n'ont pas pu faire leurs courses habituelles dans les grandes surfaces dimanche, premier jour de l'entrée en vigueur d'une loi interdisant le commerce dominical, voulue par le syndicat de Solidarité et soutenue par l'Eglise catholique.
Critiquée par l'opposition libérale, la loi entre progressivement dans ce pays de 38 millions d'habitants. Jusqu'à la fin de l'année, les magasins seront ouverts seulement le premier et le dernier dimanche du mois. A partir du 1er janvier 2019, seul le dernier dimanche échappera à l'interdiction et en 2020 le commerce dominical sera complètement supprimé.
La loi prévoit quelques aménagements: le commerce est autorisé dans les stations services, les gares, les pharmacies, les boulangeries et les pâtisseries ainsi que la livraison des achats en ligne.
"Plutôt qu'interdire (le commerce le dimanche), on devrait motiver les employés en doublant leur paie le dimanche. Ce pouvoir a appris à tout interdire et cela ne me plaît pas", a déclaré à l'AFP Jacek Mizierski, retraité interrogé à proximité d'une grande surface à Varsovie.
Pour Barbara Pantek, retraitée, c'est une bonne solution." Nous avons le temps de faire nos courses en semaine. Nous le dimanche on va à la messe et on rend visite à la famille."
Le site de droite Wpolityce salue les nouvelles dispositions: "l'assainissement de l'Etat n'est pas une chose simple. Le dimanche retrouve son véritable éclat, l'éclat divin", écrit ce site et ajoute "le post-communisme est en train de tomber, non sans peine. Aussi bien dans le système judiciaire (une réforme controversée y est menée NDLR) que dans le commerce".
L'opposition centriste et libérale fait valoir que le dimanche est le jour où les commerçants polonais dans les régions frontalières reçoivent beaucoup de clients venant des pays baltes, de Russie, du Belarus ou d'Ukraine, à l'est, d'Allemagne à l'ouest et de la République tchèque au sud. Et rappele que la Hongrie, qui après avoir fermé les magasins le dimanche est revenue sur sa décision.
Le parti Droit et Justice (PiS) au pouvoir à Varsovie depuis
l’automne 2015 qui a mis la famille est au centre du programme, reste toujours très populaire. Si l’on en croit le dernier sondage de l'institut CBOS, 44% des Polonais sont prêts à voter pour le PiS en cas d'élections, contre 14% pour son premier rival, la Plate-forme civique (PO) de droite-libérale.
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