Avions de combat : Paris propose à Bruxelles d'acquérir des Rafale dans le cadre d'un partenariat

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Par AFP
Publié le 07 septembre 2017 - 21:05
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Paris a proposé à Bruxelles d'acquérir des chasseurs français Rafale dans le cadre d'un partenariat entre les deux pays, a annoncé jeudi la ministre française des Armées Florence Parly, dans l'espoir de damer le pion au F-35 américain et au Typhoon d'Eurofighter.

"Ce partenariat structurant, qui pourrait prendre la forme d’un accord intergouvernemental, comprendrait la fourniture de l’avion de combat Rafale, mais aussi une coopération approfondie entre nos deux armées de l’air dans les domaines opérationnels, de formation et de soutien, ainsi qu’une coopération industrielle et technique impliquant des entreprises des deux pays", a-t-elle détaillé dans un communiqué.

La Belgique a lancé en mars une procédure d'achat de 34 avions de combat pour remplacer ses F-16 américains à l'horizon 2023-2028, un marché estimé à 3,6 milliards d'euros, auquel il faut ajouter 1,2 milliard pour des activités annexes comme l'entretien ou la formation des techniciens et pilotes.

Le délai pour le dépôt des offres s'achève jeudi à minuit. Trois candidats étaient encore en lice, l'américain Lockheed Martin avec le F-35, le consortium européen Eurofighter avec le Typhoon et le français Dassault avec le Rafale.

Mais la France a finalement opté pour une autre stratégie et décidé de proposer un accord d'Etat à Etat allant "bien au-delà des seuls équipements militaires", selon le communiqué.

Ce partenariat pourrait porter sur la formation et l'entraînement des pilotes, le partage d'infrastructures de type bases aériennes et l'utilisation de l'espace aérien, précise-t-on au ministère des Armées. Les Belges pourraient ainsi s'entraîner dans l'espace aérien français.

L'accord inclurait aussi une "coopération capitalisant sur des implantations en Belgique", ajoute-t-on de même source, sans plus de précisions, ce qui sous-entend de possibles compensations industrielles.

Bruxelles s'est refusé dans un premier temps à tout commentaire. "Je suis dans une procédure dont la première phase se termine ce (jeudi) soir, je ne vais rien dire avant que la première phase ne soit finie", a déclaré le ministre belge de la Défense, Steven Vandeput, qui a seulement confirmé avoir rencontré son homologue française dans le cadre d'une réunion de l'UE à Tallinn.

D'après l'agence Belga, Lockheed et Eurofighter ont déposé jeudi leur réponse à l'appel d'offres.

Selon le quotidien français L'Opinion, Paris estime que l’appel d'offres lancé en mars a été rédigé de manière à "privilégier le F-35 américain" et a donc décidé de ne pas y répondre.

Lancé au début des années 1990, le F-35 est le plus cher des programmes d'armement de l'histoire militaire américaine, avec un coût estimé à près de 400 milliards de dollars, pour un objectif de près de 2.500 appareils à produire dans les décennies à venir.

Pour amortir ces coûts astronomiques, Lockheed Martin recherche de nouveaux clients hors des Etats-Unis, notamment en Europe. Le F-35, censé échapper aux radars les plus perfectionnés et voler à mach 1,6 (environ 1.900 km/heure), est déjà en service dans les forces aériennes de plusieurs pays dont la Grande-Bretagne, Israël, Australie, Italie et Norvège.

Le Rafale a de son côté fait ses preuves au sein de la coalition internationale engagée depuis 2014 contre le groupe Etat islamique en Irak et Syrie.

Un partenariat franco-belge contribuerait aussi au "renforcement de l’Europe de la défense et de son autonomie stratégique, à une période où celle-ci est plus que jamais nécessaire", a souligné Florence Parly.

Paris et Bruxelles ont déjà conclu un partenariat en juin dans le secteur des blindés, prévoyant l'acquisition de près de 500 véhicules de combat français par l'armée belge et une coopération dans les domaines de la formation, l'entraînement et l'entretien.

"Le Rafale permettra à la Belgique de continuer à jouer pleinement son rôle de membre fiable de l'Alliance atlantique, tout en apportant sa contribution à la sécurité de l'Union européenne", a renchéri le groupe Dassault Aviation dans un communiqué. "Ses coûts d'acquisition et d'utilisation sont connus et sans surprise", a-t-il ajouté, dans une pique à son concurrent américain.

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