Champs-Elysées : pas satisfaisant qu'un fiché S bénéficie d'une autorisation de détention d'armes (Philippe)
Edouard Philippe a jugé mardi que "personne ne pouvait se satisfaire" que "quelqu'un qui fait l'objet d'un signalement puisse continuer à bénéficier" d'une autorisation de détention d'armes, après l'attentat raté lundi sur les Champs-Elysées par un homme fiché S depuis 2015.
"On se rend compte qu'il est en effet assez possible que l'homme qui est décédé ait été à la fois objet d'un signalement, ce qu'on appelle trivialement la fiche S, et en même temps qu'il ait été détenteur" d'une "d'une autorisation de détention", a déclaré M. Philippe sur RMC et BFMTV.
Un homme de 31 ans, islamiste radicalisé, a foncé lundi avec sa voiture chargée d'une bonbonne de gaz et d'armes sur des gendarmes sur les Champs-Élysées à Paris, sans faire de blessé, avant de mourir dans cet attentat raté, deux semaines après une attaque jihadiste à Notre-Dame.
"Ce que je sais à ce stade, c'est que la première autorisation de détention d'armes a été donnée avant le signalement de cet individu. Et après que la procédure normale ait été accomplie, c'est-à-dire la vérification d'antécédents judiciaires. Et au moment où l'autorisation a été donnée, il n'y avait aucun antécédent judiciaire qui aurait justifié une décision de ne pas autoriser la détention d'armes", a indiqué M. Philippe.
"Personne ne peut se satisfaire, et certainement pas moi, de ce que quelqu'un qui fait l'objet d'un signalement puisse continuer à bénéficier de cette autorisation", a insisté le Premier ministre.
"Ca pose deux questions. La première: quand le service compétent examine la situation de l'individu, est-ce qu'il peut accéder au fichier de la personne signalée ? Jusqu'à présent non, le texte réglementaire ne le permettait pas. Nous avons présenté à la fin du mois de mai, avant ces évènements, un texte au Conseil d'Etat qui permet aux agents de préfectures qui sont compétents pour examiner les demandes, de consulter les éléments et notamment relatifs au signalement. C'est une avancée", a-t-il poursuivi.
S'agissant des fichés S, "si on retire une autorisation à quelqu'un qui fait l'objet d'une surveillance, il va assez vite comprendre pourquoi on lui retire cette autorisation. Je ne dis pas que c'est infondé, je dis que c'est une décision difficile à prendre à un moment donné", a plaidé M. Philippe.
Issu d'une famille salafiste, l'auteur de la tentative d'attentat, Adam Dzaziri, jamais condamné, était inscrit au fichier S (pour Sûreté de l'Etat) depuis 2015 pour son appartenance à la "mouvance islamiste radicale". Une bonbonne de gaz, une kalachnikov, deux armes de poing et un important stock de munitions ont été trouvés dans l'automobile de l'assaillant.
Une enquête a été confiée à la section antiterroriste de la police judiciaire parisienne et à la DGSI par le parquet de Paris.
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