A Bayonne, la danse basque main dans la main avec le ballet académique

Auteur:
 
Par AFP
Publié le 21 août 2017 - 13:39
Image
Des danseurs de la compagnie Illicite à Bayonne le 8 août 2017
Crédits
© IROZ GAIZKA / AFP
Des danseurs de la compagnie Illicite à Bayonne le 8 août 2017
© IROZ GAIZKA / AFP

Des danseurs basques traditionnels qui se professionnalisent aux côtés d'un ballet contemporain, dont la troupe s'inspire à son tour d'un art très vivace au Pays Basque : c'est la plateforme chorégraphique Oldeak, lancée en mai dernier par la ville de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques).

Oldeak ("Elans" en langue basque) est un laboratoire de recherche chorégraphique expérimentale qui associe "Bilaka", compagnie de danse traditionnelle basque, et "Illicite", une formation de danse contemporaine académique. La ville de Bayonne assure à toutes deux un soutien logistique (salle de répétitions, bureau, etc.) pour leur permettre de se nourrir de leurs expériences respectives et développer des projets communs.

Une initiative qu'on ne trouve "nulle part ailleurs" en France, assure Roger Goyhénèche, chorégraphe et directeur de la culture et du patrimoine de Bayonne.

"L'objectif est de professionnaliser des danseurs traditionnels basques de +Bilaka + à travers, entre autres, l'expérience qu'apporte la compagnie +Illicite+. Dans le même temps, nous soutenons la démarche d'+Illicite+ dans son projet de danse académique", résume M. Goyhénèche.

Danseur lui-même et investi de longue date dans cette pratique traditionnelle très vivace au Pays basque, il regrette que "la danse académique soit quelque peu dénigrée aujourd'hui". Et souhaite aider la troupe de Fabio Lopez, directeur d'"Illicite", "à porter haut le flambeau de ce genre de danse."

Fabio Lopez et Mathieu Vivier, son homologue de "Bilaka", sont sur la même ligne : "Nous voulons transmettre ce langage qui, entre danse basque et danse académique, n'est pas si éloigné. Il puise en partie dans le répertoire cher à Louis XIV", soulignent-ils.

- "Formidable terrain de jeu" -

Très bon danseur lui-même, le Roi Soleil aurait en effet pu découvrir des danseurs basques au cours de ses noces avec Marie-Thérèse, célébrées en mai 1660 à Saint-Jean-de-Luz. Une raison avancée par certains pour expliquer la présence du "pas de basque" et du "saut de basque" dans la nomenclature de la danse classique.

Ancien danseur du Malandain Ballet Biarritz, initié à la danse portugaise durant ses études au Conservatoire national du Portugal, Fabio Lopez fait travailler les danseurs basques pour mieux en cerner l'esthétique. Son but ? "Dire des choses d'aujourd'hui avec le vocabulaire de la danse classique".

"Dans la danse basque, le contact entre danseurs n'existe pas. Je me suis attaché à les mettre en contact. Il y a eu un peu de crainte au début, puis ça a marché", sourit-il.

"Il est aussi intervenu dans la phase d'échauffement, d'étirements, que nous n'avons pas l'habitude de faire", enchaîne Mathieu Vivier, qui pratique la danse basque depuis l'âge de six ans. "Il a apporté des propositions au niveau de la gestuelle. Ce sont des connaissances extrêmement précieuses", estime-t-il.

Pour faire perdurer et enrichir ces échanges, Oldeak souhaite à terme s'ouvrir à d'autres chorégraphes, en priorité ceux du Pays Basque, par le biais de partenariats, d'artistes invités, etc.

Et il y a de quoi faire sur un territoire qui compte pas moins de 66 associations de danse pour 300.000 habitants. "Tout le monde danse ! Chaque fête est prétexte à danser dans les villes et villages", s'enthousiasme Fabio Lopez, ému.

"Au Pays Basque, la danse est vivante. C'est un formidable terrain de jeu pour nous", confirme Mathieu Vivier. Mais "ce n'est pas nouveau : Voltaire avait dépeint les Basques comme +ce petit peuple qui danse et chante au pied des Pyrénées+", rappelle-t-il.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Bezos
Jeff Bezos : le Lex Luthor de Seattle veut devenir le Dark Vador de l’univers
PORTRAIT CRACHE - S’il se fait plus discret que certains de ses compères milliardaires, Jeff Bezos n’en garde pas moins les mêmes manies, les mêmes penchants et surtou...
04 mai 2024 - 13:17
Politique
02/05 à 20:45
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.