"Fais de beaux rêves" : l'obsession d'un orphelin (VIDÉO)

Auteur(s)
Jean-Michel Comte
Publié le 22 décembre 2016 - 12:47
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Berenice Bejo Valerio Mastandrea Film Fais De Beaux Rêves
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©Simone Martinetto/AD Vitam
Valerio Mastandrea consolé par Berenice Bejo.
©Simone Martinetto/AD Vitam
Présenté à la Quinzaine des réalisateurs au dernier Festival de Cannes, le dernier film du réalisateur italien Marco Bellocchio, "Fais de beaux rêves", raconte l'histoire vraie d'un journaliste qui n'apprend que 30 ans plus tard la vérité sur la mort de sa mère, quand il était enfant.

Un petit garçon de neuf ans qui perd sa mère dans des circonstances mystérieuses et qui, bien des années plus tard, découvre la vérité: le film Fais de beaux rêves, du réalisateur italien Marco Bellocchio (ce mercredi 28 sur les écrans français), est un mélange de suspense et d'émotion.

Turin, 1969. Massimo, neuf ans, partage adoration et complicité avec sa mère, une jeune femme gaie et pleine de vie. Mais une nuit, après lui avoir glissé à l'oreille "Fais de beaux rêves" comme chaque soir, elle meurt. Son corps est emmené loin de lui et on explique à l'enfant qu'elle est au Paradis, qu'elle est à l'hôpital, qu'il ne la reverra plus.

Le garçon n'accepte pas cette disparition brutale, et va croire pendant des années que sa mère n'est pas morte. Trente ans plus tard, devenu adulte (le rôle est interprété par Valerio Mastandrea), journaliste sportif puis correspondant de guerre à Sarajevo, il s'est fait une raison mais est toujours poursuivi par cette obsession.

C'est lors d'une crise d'angoisse qu'il fait la connaissance d'une femme médecin (Bérénice Bejo), qui va l'aider. Et c'est alors qu'il doit vendre l'appartement familial, alors que son vieux père lui dit que sa mère est morte d'un infarctus, que Massimo va apprendre la vérité sur ce décès…

"Inspiré d'une histoire vraie", dit une phrase en préambule. Le film est adapté du livre autobiographique Fais de beaux rêves, mon enfant (Ed. Robert Laffont) de Massimo Gramellini, publié en 2012 et grand succès de librairie ces dernières années en Italie.

"Cette histoire m’a beaucoup frappé, ému car elle évoque de nombreux thèmes déjà abordés dans mes précédents films… La famille, la maman (détruite y compris au sens propre du terme, assassinée littéralement), le papa, l’appartement où se déroule la moitié du film, à différentes époques, trente ans au moins durant lesquels l’Italie change radicalement, y compris par-delà les fenêtres…", explique Marco Bellocchio, 77 ans, cinéaste de gauche engagé, qui eut son heure de gloire dans les années 80 avec des films comme Le saut dans le vide (1980, avec Michel Piccoli et Anouk Aimée) ou Le diable au corps (1986, avec Maruschka Detmers).

"Et enfin, Rome, Sarajevo, Turin, l’Italie vue et vécue par celui qui exerce le métier de journaliste", ajoute-t-il. "Massimo est journaliste dans un quotidien national important. Que signifie être journaliste, chroniqueur de la réalité, témoin distant et froid ou, au contraire, vouloir en devenir en quelque sorte l’interprète passionné? C’est là également un thème, une question à laquelle le film tentera de répondre".

Fait d'allers-retours entre 1969 et la fin des années 1990, le film décrit avec justesse, simplicité et émotion les tourments intimes de ce petit garçon devenu adulte et à jamais marqué par cette blessure d'enfance. La religion, la foi, la famille, l'amour maternel: ces thèmes sont abordés avec pudeur, notamment à la fin quand, de manière poignante, le journaliste répond dans son journal à une lettre de lecteur se plaignant de l'omniprésence et du mauvais caractère de sa vieille mère.

Sur un rythme lent, avec parfois des moments de suspense et de mystère, c'est un film délicat, à l'ancienne, au charme suranné, qui tranche agréablement avec la production actuelle.

(Voir ci-dessous la bande-annonce du film):

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