"La communauté" : bobos danois pas si cools (VIDÉO)

Auteur(s)
Jean-Michel Comte
Publié le 10 janvier 2017 - 00:33
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Film La Communauté
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©Le Pacte
Pour la vie en communauté, toutes les décisions sont soumises à un vote.
©Le Pacte
Dans le Danemark des années 70, une demi-douzaine de personnes vivent en communauté dans une grande maison, dont l'harmonie est menacée par la liaison amoureuse de l'un de ses membres avec une jeune femme. C'est l'histoire du film "La communauté", du réalisateur Thomas Vinterberg, qui sort ce mercredi.

Avec une certaine nostalgie pour les années 70, le réalisateur danois Thomas Vinterberg raconte, dans son nouveau film La communauté (ce mercredi 18 sur les écrans), l'histoire de quelques babas-bobos qui décident de vivre en colocation dans une grande maison et qui tentent de préserver l'unité du groupe face aux comportements individuels.

On est donc dans les années 1970, au Danemark. Erik, professeur d’architecture, et Anna, journaliste à la télévision, quadragénaires en couple depuis une quinzaine d'années, s’installent avec leur fille de 14 ans, Freja, dans une villa d’un quartier huppé de Copenhague. C'est une grande maison dans laquelle Erik a vécu quand il était enfant, mais elle est trop vaste et trop chère pour eux seuls. Ils décident alors de vivre en colocation –à l'époque on disait en communauté.

Ils accueillent donc cinq personnes pour vivre avec eux et partager le loyer: un ami gauchiste à l'âme de chef, un couple très libre avec un enfant asthmatique, une jeune baba d'humeur égale, un étranger fauché et émotif. Tous s'engagent à partager une vie en collectivité où toutes les règles, toutes les décisions sont prises de manière collégiale et soumises à un vote. "On fait tous la vaisselle. Pas de chef", explique Erik. Pour fêter tout ça, ils vont se baigner tout nus dans la Baltique.

Leur communauté favorise l’amitié, l’amour, la nouveauté, l'ouverture aux autres et l’intimité du groupe. Tout se passe plutôt bien au fil des mois, et la jeune Freja regarde tout cela d'un œil amusé et parfois critique. Mais un grain de sable va gripper la belle machine: à la fac, Erik couche avec une belle étudiante blonde qui a la moitié de son âge. Au début il garde cette liaison cachée, mais se voit contraint d'en informer sa femme –et les autres membres de la communauté…

L'histoire est en partie autobiographique puisque Thomas Vinterberg a vécu au sein d'une communauté entre 7 et 19 ans, c’est-à-dire de 1976 à 1988. "C’était une époque fantastique, empreinte de folie, où je vivais entourée de bières, de conversations universitaires de haut niveau, d’amour et de tragédies personnelles. En tant qu’enfant, chaque jour était un conte de fée. Quitter l’intimité de sa chambre et se retrouver dans les parties communes de la maison pouvait offrir une multitude de scènes surprenantes du simple fait des autres résidents et de leurs diverses excentricités", explique-t-il.

Dans La communauté, il montre à nouveau son intérêt et son talent à filmer les histoires de groupes, les relations familiales, les drames et les secrets, les blessures intimes comme dans ses films précédents dont les deux plus connus sont Festen en 1998 et La chasse en 2012. Mais ici le ton est moins acide, si les colères et les disputes sont spectaculaires elles ne durent pas, les non-dits et les tabous sont moins graves, et les personnages moins antipathiques que d'habitude (quoique). Co-fondateur (avec  Lars von Trier) du mouvement Dogme 95, Thomas Vinterberg a vieilli, sa vision du monde et des hommes est moins cynique, et sa nostalgie plus marquée pour "cette époque qui prônait l'amour".

(Voir ci-dessous la bande-annonce du film):

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