"Les Saisons" : à travers le temps et la forêt
Auteur(s)
Victor Lefebvre
Publié le 26 janvier 2016 - 18:57
Mis à jour le 27 janvier 2016 - 16:17
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© Galatée Films/Eric Travers
"Les Saisons" propose au spectateur de découvrir la forêt telle qu'elle était avant l'intervention de l'homme.
© Galatée Films/Eric TraversCe mercredi sort "Les Saisons", troisième film animalier de Jacques Perrin et Jacques Cluzaud. Une plongée dans la forêt européenne de la Préhistoire à nos jours grâce à des images splendides, et un nouveau regard sur la faune et son habitat.
Après le Le Peuple migrateur (2001) et Océans (2009), le duo Jacques Perrin et Jacques Cluzaud sort ce mercredi 27 un nouveau film animalier. Après le ciel et la mer, c'est la forêt et son évolution qui sont au centre du film Les Saisons.
Certes, le concept du film animalier peut en laisser plus d'un assez froid, notamment devant la caisse du cinéma. Mais il ne faut pas confondre le documentaire animalier diffusé l'après-midi à la télévision et Les Saisons. Il n'est pas question ici de s'étendre sur le régime alimentaire ou la vie sexuelle des animaux. Il n'y a d'ailleurs que peu de commentaires, l'une des signatures de Jacques Perrin.
Les Saisons est avant tout un voyage dans le temps comme l'indique son sous-titre: "20.000 ans d'histoire au coeur du monde sauvage". Le voyage débute à la fin de l'ère glacière que connaissait la Terre depuis 80.000 ans. "Quelques degrés de plus et tout est bouleversé". L'Europe devient alors une immense forêt où déjà vivaient nombre d'animaux qui existent toujours, plus ou moins aisément, sous nos latitudes.
Cerfs, oiseaux, loups, ours, chevaux, insectes évoluent dans cette nature infinie. Parfois ils croisent un de ces bipèdes encore peu nombreux. "Les animaux ont le premier rôle, les hommes sont des figurants", explique l'équipe du film.
Pour donner une idée de ce qu'était la forêt d'Europe à ses débuts, l'équipe de tournage est allée à la rencontre de spécimens à l'état sauvage. Mais elle a eu également recours à des animaux "imprégnés", c'est à dire au contact de l'homme depuis leur plus jeune âge, sans pour autant être dressés.
"Ce sont des animaux libres, ce ne sont pas des toutous", insiste Jacques Perrin. Ces animaux (loups, lynx, cerf et même un hérisson), ne sont pas effrayés par l'homme mais agissent tout de même naturellement. L'équipe a donc pu les filmer au plus près, ce qu'aucun animal sauvage n'aurait accepté, et ainsi recréer des scènes qui n'existent plus de nos jours.
Résultat: des images magnifiques, émouvantes et intenses qui justifient à elles seules tout l'intérêt de voir le film dans une salle de cinéma. Le spectateur observe attendri les jeux des bébés animaux ou suit la meute de loups en pleine chasse. Précisons tout de même que les mises à mort des proies ne sont que des artifices de cinéma. Hors de question par exemple de tuer "Neuneoeil", le cerf imprégné, rassure Jacque Perrin.
La première partie permet donc de découvrir, de simplement observer cette nature à la fois proche de nous -puisque nous connaissons bien ces animaux- et éloignée par le temps. Mais l'évolution de la forêt est inséparable de l'action humaine. La seconde partie laisse donc plus de place aux hommes, à l'analyse de cet impact, aux questionnements écologiques, fait prendre conscience du point auquel l'homme a modifié la forêt.
Mais le film ne tombe pas pour autant dans le pamphlet moralisateur facile. Il instruit et donne à réfléchir ce qui n'est déjà pas mal. En même temps que le film sortent d'ailleurs plusieurs livres, ainsi qu'une application ludique et éducative, Morphosis, pour en découvrir davantage.
(Voir ci-dessous la bande-annonce du film Les Saisons):
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